Santé: La réserve sanitaire envoyée en Guyane pour une épidémie de staphylocoque doré

Santé: La réserve sanitaire envoyée en Guyane pour une épidémie de staphylocoque doré

Cinq réservistes de l’Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS) viennent d’être envoyés en Guyane pour faire face à une « épidémie » de staphylocoque doré au service de réanimation néonatale de l’hôpital de Cayenne, qui a coûté la vie à cinq grands prématurés depuis fin juin.

Ce mardi, la ministre de la Santé Marisol Touraine a publié un arrêté précisant que la réserve sanitaire a été envoyée pour lutter contre un « épisode épidémique en cours au centre hospitalier Andrée Rosemon de Cayenne » (CHAR), « considérant le contexte de tensions sur l’offre de soins ». Le 8 septembre 2016, l’Agence régionale de santé (ARS) annonçait le décès de « quatre nouveaux-nés grands prématurés » entre « fin juin et fin août 2016″ dans le service de réanimation néonatale du centre hospitalier, contaminés « par une bactérie à l’origine d’infections nosocomiales, Staphylococcus aureus ». Un cinquième décès était survenu dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre, dans le même service.

« Deux cadres hygiénistes, deux infirmières diplômées d’État puéricultrices, un médecin pédiatre », ont été mobilisés depuis « le 17 octobre 2016, pour une durée de deux mois », informe l’arrêté. Ils seront « affectés auprès du directeur général de l’agence régionale de santé de Guyane ». Au lendemain de l’annonce du cinquième décès, l’ARS avait affirmé que « des mesures avaient été mises en place » suite aux quatre premiers décès « sur la base d’un premier rapport d’inspection afin d’interrompre la transmission de ce germe retrouvé très fréquemment dans l’environnement ». Néanmoins, « la survenue de ce nouveau cas, les premiers résultats bactériologiques du Centre national de référence ainsi que les constats préliminaires » d’une mission d’enquête « conduisent à renforcer significativement toutes les mesures d’hygiène déjà mises en place », avait informé l’ARS.

Cette « épidémie » intervient dans un contexte budgétaire et humain très dégradé au CHAR, plus grand établissement de soins de la Guyane qui enregistre 3.000 naissances par an. Fin mars, pour répondre aux récriminations du personnel soignant, Marisol Touraine avait annoncé la mise en place « d’une administration provisoire immédiate » à la tête du CHAR pour six mois renouvelables. Selon l’un des administrateurs provisoires, Pierre Lesteven, également Conseiller général des établissements de santé auprès du ministère, l’établissement cumule à la fois 8 millions d’euros de déficit, « 30 millions d’euros » de dettes fournisseurs et « 2 millions d’euros » d’actes médicaux non payés.

Avec AFP.