Santé en Outre-mer : Les députés Olivier Serva et David Lorion préconisent 10 recommandations pour une meilleure prise en charge des CHU

Santé en Outre-mer : Les députés Olivier Serva et David Lorion préconisent 10 recommandations pour une meilleure prise en charge des CHU

© David Lorion Twitter

Alors qu’un protocole d’accord de fin de conflit au CHU de Guadeloupe a été signé hier, les députés Olivier Serva (Guadeloupe) et David Lorion ont présenté leur rapport sur la situation des CHU de la Guadeloupe et de La Réunion. Ils ont dressé une dizaine de recommandations pour permettre un retour à l’équilibre des deux établissements hospitaliers ultramarins.

En plein conflit du CHU de Guadeloupe durant l’été, les députés Olivier Serva et David Lorion ont mené une mission-flash sur la situation des CHU de Guadeloupe et de La Réunion. Deux mois plus tard Les deux co-rapporteurs ont mis l’accent sur le contexte financier de ces établissements hospitaliers dans un rapport.
«Concernant le CHU de Guadeloupe, il y a un bâti obsolète», rappelle Olivier Serva «mais il y a aussi des équipements obsolètes. On ne peut pas dans l’hypothèse de bien soigner les Guadeloupéens, on ne peut pas imaginer qu’il n’y ait de matériel opérationnel comme des brancards ou encore des outils pour les salles d’opérations». A cela s’ajoute une dette fournisseur s’élevant à 50 millions d’euros qui pénalise la pérennité des soins. «En raison de cette dette fournisseur, il y a une rupture d’approvisionnement de matériel de base telle que la morphine, des couches ou encore du paracétamol». Olivier Serva reconnait les 20 millions d’euros octroyés par le Président de la République a « permis seulement de mettre un peu d »huile dans les rouages.»

De son côté, le député David Lorion a souligné que le CHU fait face également à des difficultés budgétaires importantes. « Le déficit de l’établissement hospitalier public a été ramené à 12 millions d’euros contre 35,5 en 2016 et 21 en 2017. Sur le plan budgétaire, le CHU de Réunion a diminué son déficit mais il n’est pas dans une situation rentable».

Un meilleur accompagnement de l’Etat

Pour les co-rapporteurs, il est nécessaire que l’Etat accompagne davantage les établissements hospitaliers. «L’Outre-mer n’est pas en train de pleurer une énième fois pour avoir des financements supplémentaires par apport à la France continentale. Les Outre-mer ne sont pas en train de comparer ses CHU pour savoir quel est le meilleur ou qui a la situation la plus difficile ou en voie de rétablissement. L’outre-mer dit au gouvernement de mettre en place des mesures de rattrapage par rapport à une situation inéquitable entre les Outre-mer et l’Hexagone. Nous ne pouvons pas être dans  une situation où la santé et les patients sont aussi mal-traités en Outre-mer» a indiqué le député réunionnais David Lorion.

Au total, les deux co-rapporteurs ont formulé dix recommandations dans ce rapport. Pour le CHU de Guadeloupe,le rapport préconise à court terme le déploiement d’un plan d’équipements d’urgence afin de renouveler les équipements obsolètes du CHU, le versement dans les caisses du CHU de Guadeloupe de 30 à 40 millions d’euros d’indemnités d’assurances liées à l’incendie avant la fin de l’année. Sur le moyen terme, le député Olivier Serva formule comme recommandations d’établir une ask-force afin de mettre en place un plan de formation structuré pour le personnel et remplacer un départ à la retraite par la titularisation ou le passage en CDI de contractuels formés. Le député de la Guadeloupe appelle aussi à la mise en place d’un contrat de convergence santé afin de cadrer les conditions d’un retour à l’équilibre.

10 recommandations

Les deux co-rapporteurs ont formulé de nombreuses propositions afin de rétablir une offre de soin optimale et durable au sein de leurs territoires, telles que la réévaluation des coefficients géographiques, le financement de certaines activités trop coûteuses à travers le missions d’intérêts général ou encore la mise en place des modèles alternatifs à la tarification à l’acte à travers la tarification à la qualité et une dotation annuelle en fonction des besoins réels des établissements.