Santé en Nouvelle-Calédonie : Accord signé pour la clinique Île Nou-Magnin

Santé en Nouvelle-Calédonie : Accord signé pour la clinique Île Nou-Magnin

Philippe Germain, Valentine Eurisouké et Philippe Léger, le président de la société Île Nou-Magnin, ont signé un protocole d’accord, vendredi matin au gouvernement, permettant à la Clinique Île Nou-Magnin d’ouvrir définitivement, dans les meilleures conditions d’exploitation, début octobre. Un sujet de nos partenaires de La Dépêche de Nouvelle-Calédonie

Après 12 jours de grève en mai dernier, une médiation d’un ancien ministre de la santé, Claude Evin, il semblerait que la Nouvelle clinique Île Nou-Magin puisse ouvrir prochainement. C’est en tout cas la volonté du président du gouvernement et du président de la société Île Nou-Magnin qui ont signé un accord vendredi en ce sens, en présence du membre du gouvernement en charge de la santé, Valentine Eurisouké.

En ce sens, parce que le gouvernement explique que cet accord « permet à la Clinique Île Nou-Magnin d’ouvrir définitivement, dans les meilleures conditions d’exploitation, début octobre, sur son nouveau site de Nouville », mais précise bien que « cet accord reste toutefois conditionné à l’acceptation, mercredi prochain, par le conseil d’administration des actionnaires immobiliers, du montant des loyers négocié pour chacune des 12 prochaines années ».

Pour rappel, le mouvement de grève avait été initié suite au rejet du gouvernement d’un surcoût de 1,5 milliard de francs pour le Ruamm afin de boucler, à quelques mois de la réception des bâtiments de la clinique, le budget nécessaire à la finalisation du projet. Sans est suivi un mouvement de grève de 12 jours, une médiation avec Claude Evin pour déboucher le 7 juin « sur des efforts partagés », mais accepté par le gouvernement, par l’exploitant de la clinique (société SAS INM) et par l’intersyndicale des salariés, mais refusé par la SAS, promoteur immobilier du projet, et son président Jean-Jacques Magnin.

Pourquoi ? Parce que le protocole proposé repose notamment sur une réduction des loyers versés par la clinique à PHP. Une baisse de revenus locatifs synonyme de perte de rentabilité pour les actionnaires : « une perspective inacceptable pour PHP qui, dans une logique purement immobilière et financière, exige un retour sur investissement rapide », expliquait alors le président. De nouveaux efforts ont été consentis par le gouvernement pour permettre l’ouverture de cet outil indispensable, mais PHP a refusé et la négociation était depuis au point mort.

Le gouvernement propose désormais une économie sur le loyer de 2,4 milliards sur 12 ans, un alignement des tarifs sur ceux de la clinique Magnin, une installation du centre de soin sur 2 ans, et un service d’urgence 18h/24. La balle est désormais dans le camp de la SAS PHP. La réponse est attendue en milieu de semaine prochaine, mercredi ou jeudi.

Le détail du projet

Le montage juridique et financier repose sur trois étages avec des capitaux croisés : La construction de la clinique réalisée par une société de promotion immobilière (SAS PHP) constituée par la famille Magnin, des investisseurs privés, la Caisse des dépôts et consignation (CDC) et des médecins.

L’exploitation de la clinique assurée par la société la SAS INM constituée par la famille Magnin, les médecins et le groupe Dang. – Les actes de médecine assurés par les médecins. Les business-plan relatifs à la rentabilité de « la promotion immobilière », de « l’exploitation », des « actes de médecine » ou les conventions régissant les relations économiques entre ces trois centres de profit ont été mis au point par les seuls actionnaires croisés du projet.

La société PHP a financé le projet par un apport de 3,6 Milliards des actionnaires et par un emprunt de 10 Milliards.

Au vu de l’analyse financière réalisée par le cabinet de conseil Auclair-Dupond en octobre 2017 – qui démontrait que le montage financier avait été fait au détriment de la caisse d’assurance maladie – le gouvernement s’était opposé à devoir soumettre cet impact financier conséquent au Ruamm avec les conséquences sur son déficit structurel. Le refus du gouvernement avait conduit les cliniques, soutenues par les actionnaires, à observer un mouvement de grève de 12 jours en mai dernier.