Salon du Livre 2019 : Nassur Attoumani, l’homme au casque colonial

Salon du Livre 2019 : Nassur Attoumani, l’homme au casque colonial

A l’approche du Salon du Livre qui se tiendra du 15 au 18 mars 2019 à Paris, Outremers360, en partenariat avec le Ministère des Outre-mer, vous propose de découvrir chaque week-end un auteur et un éditeur ultramarin. Après Sébastien Lebègues et Coutume Kanak, direction l’Océan Indien avec Nassur Attoumani, l’homme au casque colonial dont la vie bascule dans la littérature après le décès de son ami.

Flanqué de ce couvre-chef, chargé d’histoire, Nassur Attoumani déambule fièrement dans les rues de Mamoudzou. Ce casque colonial, il le porte tout le temps : « Pour le Noir, c’est la honte d’avoir été esclave, et il ne veut plus en parler. Moi je dis non, ça fait partie de notre lien, de notre mariage avec la France… Il faut que les uns et les autres sachent ce qui fait partie du passé et maintenant allons de l’avant ensemble… ».

Né en 1954 à Moroni, en Grande Comore, il se retrouve au lycée au Tampon à La Réunion. Son bac en poche, il suit des études d’anglais à Orléans et revient sur l’Île aux parfums où il devient professeur d’anglais au collège. Guitariste, chanteur, il ne semble pas destiné à la littérature. En 1985, son destin bascule après un grave accident de la route dans lequel son ami décède, les médecins attablés ayant tardés à venir. C’est à partir de ce moment que Nassur Attoumani décide d’écrire. Il rédige alors d’abord des sketches qui mettent en scènes les dysfonctionnements de la société mahoraise. En 1989, il ose son premier manuscrit de théâtre en langue française La Fille du polygame. Il se lance alors dans l’écriture de romans engagés qui abordent des sujets controversés tels que la polygamie, le viol ou encore l’inceste. Certaines de ses œuvres ont  été primées. En 1999, Interview d’un macchabée a reçu la mention spéciale du jury, au Grand Prix Littéraire de l’Océan Indien organisé par le Conseil Général de La Réunion.
En 2004, Mon mari est plus qu’un fou: c’est un homme a été récompensé au Grand Prix Littéraire de l’Océan Indien.

Nassur Attoumani porte un regard ému, bienveillant et emprunt d’humour sur Mayotte. Ses titres évocateurs comme Tonton, rends-moi ma virginitéet Géniteurs d’handicapés, dénoncent le clivage entre la volonté de modernité à laquelle aspirent les mahorais et le poids de la tradition mahoraise dont il est difficile de se détacher. L’auteur cherche à nous interpeller, tout en nous décrivant avec bienveillance une société aux multiples facettes.

PROJECT-îles, la revue littéraire de Mayotte :

PROJECT-îles est une revue semestrielle d’analyse, de réflexions et de critique sur les arts et les littératures de l’Océan Indien.

Unique revue littéraire de Mayotte, elle est portée depuis sa création en 2013 par Nassuf Djailani, journaliste et auteur de fictions, Mlaïli Condro, enseignant-chercheur et rédacteur en chef de la revue, Soidiki Assibatu, enseignant-chercheur, et rédacteur en chef adjoint et Oriane barbey : enseignante de Lettres modernes.

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Project-îles veut d’abord relever un défi : se faire l’écho de toute la vie artistique, littéraire, culturelle de l’océan indien. Les rédacteurs de l’équipe ont la volonté de partager quelque leur passion pour la chose littéraire et leur volonté de comprendre les messages, la démarché l’esthétique des auteurs de l’océan indien…