Reconstruction post-Irma : Saint-Barthélemy limite le recours au travail détaché

Reconstruction post-Irma : Saint-Barthélemy limite le recours au travail détaché

©Valentine Autruffe / AFP

Dévastée il y a deux ans par l’ouragan Irma, Saint-Barthélemy a renforcé ses contrôles pour limiter l’accès des ressortissants de pays de l’Union européenne aux travaux de reconstruction, notamment des hôtels de luxe.

Les ravages causés par Irma le 6 septembre 2017 ont engendré un fort besoin de main d’œuvre dans cette île de moins de 10 000 habitants. Afin d’encadrer le recours au travail détaché et à la main d’œuvre étrangère, la Collectivité d’Outre-Mer vient de se doter d’un Code de l’accès au travail des étrangers.

En 2018, 211 travailleurs détachés se sont déclarés aux autorités locales, principalement des Italiens, mais aussi des Slovaques, des Bulgares, des Croates, des professionnels du BTP venus majoritairement dans le cadre de la reconstruction des hôtels de luxe. Mais la Collectivité présume qu’ils sont bien plus nombreux.

Depuis l’année dernière, une série de contrôles des conditions de salaire et de logement a déjà été mise en place pour limiter l’accès au travail des étrangers non issus de l’UE, originaires notamment de la République Dominicaine voisine. Le dispositif est désormais le même pour les Européens, afin de limiter drastiquement le recours au travail détaché.

Les entreprises qui y ont déjà recours doivent régulariser leur situation avant le 1er janvier, et risquent une amende de 4 000 euros en cas de non-respect des procédures, de 8 000 euros en cas de récidive. Certaines professions, comme les nounous, mannequins ou artistes, sont dispensées de la demande d’autorisation. Cette disposition qui déroge à la réglementation européenne est possible grâce au statut de PTOM de Saint-Barthélemy (Pays et territoires d’outre-mer de l’Union européenne).

Irma, l’un des ouragans les plus puissants jamais observés dans l’Atlantique, avait causé 835 millions d’euros de dégâts sur les biens assurés à Saint-Barthélemy, selon la Fédération Française de l’Assurance. Il avait fait 11 morts sur l’île voisine de Saint-Martin. Grâce à une reconstruction rapide, l’activité touristique a vite repris à Saint-Barthélemy et seuls trois grands palaces de l’île n’ont pas encore rouvert leurs portes.

Avec AFP.