« Ra’au Tahiti » : Un ouvrage dédié aux plantes médicinales polynésiennes

« Ra’au Tahiti » : Un ouvrage dédié aux plantes médicinales polynésiennes

 

©Pascal Bastianaggi Radio 1 Tahiti

L’Académie tahitienne a présenté, ce samedi 22 septembre, l’ouvrage Ra’au Tahiti, dédié à la pharmacopée traditionnelle polynésienne. Entièrement en langue tahitienne, Ra’au Tahiti a pour but de « mettre en valeur le patrimoine polynésien dans sa langue ». 

En langue tahitienne, « ra’au » a trois significations possibles : médicament, bois ou plante. C’est dire le lien entre la médecine traditionnelle et les plantes de Polynésie. « L’ouvrage recueille en ses pages des recettes glanées çà et là de la bouche même de ceux et celles qui utilisent ces remèdes depuis toujours, ayant vu leurs parents les appliquer avec succès pour guérir ou du moins rendre supportable certains maux », décrivent nos confrères de Radio 1 Tahiti. En plus de remettre au goût du jour la médecine traditionnelle polynésienne, issue de la pharmacopée, sans toutefois la mettre en opposition à la médecine moderne, l’ouvrage veut attirer l’attention sur certaines plantes médicinales en danger d’extinction. Une association a par ailleurs été créée et devrait mettre en place un arboretum sur l’île de Tahiti.

« Pour nous, c’était important de faire cet ouvrage pour soigner le corps et l’esprit », explique Flora Devatine, auteure et présidente de l’Académie tahitienne. Loin d’être un simple inventaire de recettes, Ra’au Tahiti « est la mise en valeur du patrimoine intérieur des Polynésiens dans leur langue. Nous espérons que cela donnera envie aux gens de comprendre. C’était naturel que cela soit écrit en tahitien ». « Ce n’est pas un livre pour que n’importe qui compose ses remèdes. Il s’adresse aux spécialistes », prévient toutefois Mgr Hubert Coppenrath.

« Nos ancêtres guérisseurs, grâce à leur connaissance empirique, ont pu découvrir les vertus des plantes, les meilleures associations, les périodes de cueillette les plus propices en fonction des saisons et des cycles lunaires et les modes de préparation les plus efficaces, ce qui leur permit de vivre en symbiose avec la nature en étant parfaitement adaptés à leur environnement », indique de son côté Tearii Alpha, ministre de l’Économie verte en Polynésie, qui a apporté sa plume en préface de l’ouvrage. « Seule une infime partie des ressources végétales de nos îles ont été scientifiquement analysées. Il est donc nécessaire de créer des passerelles entre les connaissances traditionnelles en matière de médecine et la recherche scientifique, le noble objectif commun, étant en définitive, de soulager et de guérir les êtres humains et de contribuer ainsi au bien-être de l’humanité ».

Tiré à 4 000 exemplaires, l’ouvrage sera bientôt disponible dans les librairies de Polynésie et sera distribué dans les établissements scolaires.