Quelques centaines de Guyanais pour le premier anniversaire de la Grande Marche

Quelques centaines de Guyanais pour le premier anniversaire de la Grande Marche

La Grande Marche du 28 mars 2017 avait réuni plus de 10 000 manifestants à Cayenne

Un an après la Grande Marche de Cayenne qui avait mobilisé entre 12 000 et 20 000 personnes dans la ville capitale, seuls quelques centaines de Guyanais ont répondu présent cette semaine à l’appel des collectifs 500 Frères et Tròp Violans pour une marche commémorative.

« Pour la justice, déterminés ! Pour la police, déterminés ! Pour l’éducation, déterminés ! Pour la santé, déterminés ! », ont martelé les manifestants en défilant dans le centre de Cayenne, parmi lesquels beaucoup de femmes, des enseignants, quelques jeunes et enfants derrière la bannière du collectif Pou Lagwiyann dékolé. Contrairement à l’année passée, les commerçants « n’ont pas joué le jeu », a commenté mercredi une des manifestantes. Sur la place des Palmistes, l’heure était pourtant à l’optimisme. « On ne laissera pas dire que le 28 mars n’aura servi à rien », ont insisté les membres des collectifs organisateurs, « il faut continuer ».

Après une brève allocution des membres des 500 frères traduite dans quelques-unes des langues de Guyane dont le créole guyanais, le portugais, le sranan tongo et l’espagnol, le président de Tròp Violans Olivier Goudet a affirmé que « nous sommes toujours déterminés. L’État doit assumer ses responsabilités (…) nous allons faire en sorte que les Accords de Guyane soient appliqués ». Une responsable des 500 frères a détaillé les acquis depuis l’Accord de Guyane et le Plan d’urgence dont un escadron mobile supplémentaire, des renforts de gendarmerie et de police, un service pour « piloter et suivre la délinquance sur le territoire ». Côté santé, c’est « 20 millions d’euros qui ont été investis pour le paiement des fournisseurs de l’hôpital de Cayenne, 40 millions pour les travaux », mais selon l’organisation, « les problèmes de communication entre les parties concernées freinent l’avancée des travaux ».

Rendez-vous a été donné à la population le 5 avril à l’Université de Guyane pour poursuivre le débat sur l’évolution statutaire du territoire. Des dirigeants d’organisations pour la reconnaissance des droits des Amérindiens et la lutte contre l’orpaillage illégal ont rappelé que la mobilisation de l’an passé était un « combat pour la dignité » alors que des opposants au projet minier controversé de la Montagne d’or a appelé la population à se présenter à l’ouverture, le 3 avril prochain à Saint-Laurent du Maroni et le 5 à Cayenne, du débat public.