Prix Nobel de la Paix décerné à la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN): « Ça ne peut que soutenir nos actions de demande de réparation » assure Maina Sage

Prix Nobel de la Paix décerné à la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN): « Ça ne peut que soutenir nos actions de demande de réparation » assure Maina Sage

©Facebook / International Campaign to Abolish Nuclear Weapons

Ce vendredi 6 octobre 2017 à Oslo, le Comité Nobel a décerné le Prix Nobel de la Paix à la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), formée par plusieurs ONG travers le Monde.

« Les puissances nucléaires doivent entamer des « négociations sérieuses » pour éliminer l’arme atomique », a déclaré la porte-parole du Comité Nobel. Parmi les 318 candidatures présentées, les 5 « Sages » ont donc distingué la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN). Une décision peu anodine à l’heure où les tensions autour des armes nucléaires s’amplifient à travers le monde. Grâce à l’ICAN, 122 pays ont signé un traité d’interdiction de l’arme atomique. Néanmoins, les neuf puissances nucléaires que sont les États-Unis, la Russie, la France, la Chine, le Royaume-Uni, Israël, l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord, ne l’ont pas signé.

« En tant que responsable de la campagne ICAN France, c’est vraiment une très grosse émotion », a déclaré Jean-Marie Collin, porte-parole de l’association internationale en France. « Le plus important maintenant est de soutenir leurs actions », assure de son côté la députée polynésienne Maina Sage. « Il va y avoir une campagne de sensibilisation qui débutera ce mois d’octobre, suite à la réalisation du film La Bombe et Nous, dédié à Bruno Barrillot », grand expert anti-nucléaire en France, qui a notamment travaillé auprès des associations polynésiennes des vétérans du nucléaire. Le film La Bombe et Nous sera déployé petit à petit dans les salles du réseau Art et Essai. Débuté dès 2016, un travail de sensibilisation auprès des députés de l’Assemblée nationale devrait également se poursuivre.

« C’est un travail d’explication, d’information et il faut déconstruire l’idée que le monde ne peut tourner qu’avec le nucléaire. Pour beaucoup de gens, il est irréaliste de penser qu’un jour nous serons dans un monde sans nucléaire, c’est cela qui est triste et c’est sur cela qu’il faut travailler. Il faut convaincre aussi les puissances les plus importantes pour qu’elles s’engagent aussi pour une dénucléarisation » défend Maina Sage. « Ce Prix Nobel de la Paix va les aider à renforcer leurs actions. Ça ne peut que soutenir aussi toutes nos actions en vue d’appuyer notre travail de demande de réparation » dans le volet des essais nucléaires effectués notamment dans le Pacifique, conclut-elle.

Des militants anti-armes nucléaires à Berlin ©Britta Pedersen / AFP

Des militants anti-armes nucléaires à Berlin ©Britta Pedersen / AFP