Polynésie : Mise en examen du prêtre soupçonné d’agression sur mineurs

Polynésie : Mise en examen du prêtre soupçonné d’agression sur mineurs

L’Église Sainte-Thérèse à Papeete ©Capture

Entendu en garde à vue au début du mois par la Direction de la sécurité publique (DSP) en Polynésie, le prêtre de l’Église Sainte-Thérèse à Papeete a finalement été mis en examen pour « agression sexuelle sur mineurs par personne ayant autorité », « corruption de mineurs » et « provocation de mineur à la consommation d’alcool », ce mardi 26 mars.

Entre temps, le prêtre de cette paroisse très fréquentée de Papeete avait été placé sous le statut de témoin assisté par le le juge d’instruction en charge du dossier, Thierry Fragnoli. Ce dernier avait également ordonné le dessaisissement de la DSP dans ce dossier au profil de la brigade de recherche de la gendarmerie pour « assurer la sérénité de l’enquête ». Finalement, et après appel du procureur de la République en Polynésie Hervé Leroy, la Chambre de l’instruction a décidé la mise en examen du prêtre pour « agression sexuelle sur mineurs par personne ayant autorité », « corruption de mineurs » et « provocation de mineurs de plus de 15 ans à la consommation excessive d’alcool ».

Par cette décision, la Chambre estime donc qu’il existe bien, au regard du dossier, des « indices graves ou concordants » visant le prêtre, également placé sous contrôle judiciaire « avec l’interdiction de se rendre au sein de la paroisse Sainte Thérèse, l’interdiction d’entrer en contact avec les plaignants et leur famille et l’interdiction de quitter le territoire de la Polynésie française ». Enfin, la demande du parquet d’une mesure d’administration judiciaire tendant à confier le dossier à un autre juge d’instruction n’a pas été retenue par la chambre de l’instruction, précise Radio 1 Tahiti.

Pour rappel, le prêtre Sergio Tefau avait été entendu en garde à vue le 7 mars, dans le cadre d’une enquête faisant suite à une plainte, auprès du parquet, de deux jeunes paroissiens, via la commission interdiocésaine de recours en cas d’abus sexuels (CIRCAS). L’archevêque de Papeete, également entendu par la DSP, avait indiqué avoir signalé les faits au procureur et écarté de le prêtre de la paroisse de Sainte-Thérèse « pour faciliter les choses auprès des victimes ». La presse locale avait notamment rapporté la saisie, lors d’une perquisition au domicile du prêtre, de documents à caractère pédophile sur l’ordinateur du principal intéressé.

Cette garde à vue avait suscité une vive émotion en Polynésie, où la religion tient une place importante dans la société. Il s’agit notamment de la première affaire du genre à éclater dans cette collectivité d’Outre-mer.