« Il y aura des habitudes qu’il faudra changer définitivement, dont le port du masque », a estimé le maire de Faa’a et élu indépendantiste de Polynésie française, Oscar Temaru, dans une vidéo postée sur Facebook.
Oscar Temaru part d’un constat : le nombre de cas confirmés et de décès liés au coronavirus sont nettement plus importants en Europe et en Amérique du Nord qu’en Asie, pourtant berceau de l’épidemie.
En effet, si l’on prend les 10 premiers pays touchés par le Covid-19, sept sont Européens (Espagne, Italie, France, Allemagne, Royaume-Uni, Turquie, Belgique), deux sont Asiatiques (Chine, Iran) et un Nord-américain : les États-Unis. Et les premiers pays en termes de décès ne sont autre que l’Italie, l’Espagne, la France, les États-Unis et le Royaume-Uni, avec des taux de mortalité proches voir dépassant les 10%.
« Pourquoi ? » s’interroge le maire de la plus peuplée commune de Polynésie, muni d’un masque confectionné à partir d’un tissu en paréo. « Je suis allé au Japon pour la première fois il y a plus de 50 ans : les Japonais portaient le masque », se rappelle-t-il, « voilà l’objet de mon intervention aujourd’hui, pour dire à tout le monde : dorénavant nous serons obligés de porter le masque ». « Quand on viendra voir le tavana (le maire, ndlr), il faudra porter le masque », poursuit encore Oscar Temaru, pointant également « les problèmes d’alimentation » et « de modes de vie ».
« Pour le moment, on fabrique avec des tissus de chez nous. C’est déjà ça, en attendant mieux », constate Oscar Temaru, alors que les masques de protection homologués sont devenus une denrée rare dont la majeure partie de la production est concentrée sur le continent asiatique. « Ce n’est pas évident parce que nous avons vécu sans jamais trop faire attention mais maintenant c’est terminé (…). Il faut dorénavant porter le masque, c’est des habitudes qu’il faudra prendre », insiste-t-il.
Selon le maire indépendantiste, les gestes barrières pourraient même entrer définitivement dans les mœurs. « On ne pourra plus faire comme avant : s’embrasser ou se serrer la main, c’est fini. On va se saluer la main sur le cœur pour dire notre amour pour notre pays et le respect que nous avons les uns envers les autres ».