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En 2018, la population continue d’augmenter pour atteindre 277 400 personnes résidant en Polynésie française au 31 décembre, soit un accroissement de + 0,4 %. Le ralentissement de la croissance est dû à la baisse de la natalité et au déficit migratoire, a fait savoir l’Institut de la statistique en Polynésie.
La structure de la population évolue, observe l’ISPF. « En effet la part de personnes de 75 ans et plus augmente alors que celle des moins de 20 ans diminue. Cette mutation est la conséquence de l’allongement constant de la durée de vie, de la baisse de la natalité et des migrations ». Ainsi, si le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre les naissances et les décès sur l’année, reste positif de 2143 personnes (3776 naissances contre 1633 décès), cet accroissement est en baisse depuis de nombreuses années.
« La part de jeunes de moins de 15 ans a perdu 3 points sur la période 2011-2018, représentant maintenant 21,9 % de population polynésienne ». En outre, « la migration des personnes de 20 à 24 ans observée en 1998, se confirme en 2018. Elle est probablement expliquée par les poursuites d’études et la recherche d’un premier emploi en France métropolitaine ou à l’étranger ». « L’indice conjoncturel de fécondité́ » s’établit, en 2018 comme en en 2017, à 1,8 enfant par femme contre 1,9 en France hexagonale et de 2,4 enfants par femme à l’échelle mondiale. Il était de 3,7 enfants par femme il y a trente ans en Polynésie.
« La part des 60 ans et plus a augmenté de 3 points sur la période 2011-2018 pour atteindre 12,8 % de la population », note encore l’ISPF. Naturellement, le vieillissement de la population entraine une hausse du nombre de décès : en 2018, 1 633 personnes sont décédées, soit 52 de plus qu’en 2017 et 531 de plus qu’il y a vingt ans (en 1998). Autre constat, « la mortalité prématurée, c’est-à-dire avant 65 ans, est en légère hausse depuis la période 2007-2011, elle passe de 212,6 décès de personnes de moins de 65 ans pour 100 000 habitants du même âge, à 229,3 sur la période 2014-2018 ». Chez les femmes, les tumeurs, et notamment les cancers du sein, expliquent cette hausse.
« Chez les hommes, les premières et deuxièmes causes de mortalité prématurée sont également les tumeurs, plus spécifiquement les tumeurs malignes du larynx, bronches, poumons, puis les maladies de l’appareil circulatoire ». Autre observation à noter, notamment en termes de santé publique, « le nombre de décès d’enfants de moins de 1 an est en hausse depuis une dizaine d’années ». Ainsi, il est à 30,2 enfants décédés en moyenne entre 2014 et 2018. « Le taux de mortalité infantile, qui était de 5,4 décès pour 1 000 naissances en vie sur la période de 2007 à 2011, s’établit à 7,7 sur les années 2014-2018 ».