Pollution au chlordécone: Une étude des professeurs Multigner et Blanchet confirme que le chlordécone augmente le risque de récidive de cancer de la prostate

Pollution au chlordécone: Une étude des professeurs Multigner et Blanchet confirme que le chlordécone augmente le risque de récidive de cancer de la prostate

L’étude publiée jeudi 21 mars dans la revue médicale International Journal of cancer confirme pourtant bien le potentiel cancérogène du chlordécone.

Selon le journal Le Monde, cette nouvelle étude confirme le caractère cancérigène de la molécule chimique du chlordécone, utilisé dans les bananeraies antillsaises. Luc Multigner, chercheur à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, et Pascal Blanchet, chef du service urologie au CHU de la Guadeloupe ont ainsi révélé que l’exposition au chlordécone augmente jusqu’à 3 fois les risques de récidive du cancer de la prostate. Pour autant, les chercheurs n’ont pas pu établir précisément comment le chlordécone favorisait cette multiplication des risques. Une analyse toxicologique du chlordécone révèle cependant que le pesticide peut « favoriser la prolifération de cellules tumorales toujours présentes dans l’organisme malgré l’ablation de la glande prostatique. »

En 2010, les mêmes auteurs avaient déjà publié une étude remarquée dans la principale revue internationale de cancérologie, Journal of Clinical Oncology, établissant un lien entre le chlordécone et la survenue du cancer de la prostate.
Cette nouvell étude vient également mettre en porte-à-faux la déclaration d’Emmanuel Macron le 1er février dernier. « Il ne faut pas dire que c’est cancérigène. Il est établi que ce produit n’est pas bon, il y a des prévalences qui ont été reconnues scientifiquement, mais il ne faut pas aller jusqu’à dire que c’est cancérigène parce qu’on dit quelque chose qui n’est pas vrai et qu’on alimente les peurs. » Cette intervention d’Emmanuel Macron à propos du chlordécone avait fait bondir des élus d’outre-mer réunis le 1er février à l’Elysée dans le cadre du grand débat national.

Ce pesticide ultratoxique est classé « cancérogène possible » depuis 1979 par l’Organisation mondiale de la santé. Mais quarante ans après, le gouvernement français a toujours autant de mal à reconnaître sa dangerosité malgré l’accumulation des preuves scientifiques.