Pollution au Chlordécone aux Antilles : L’Institut national du Cancer lance une nouvelle étude pour déterminer le lien entre cancer et exposition du chlordécone

Pollution au Chlordécone aux Antilles : L’Institut national du Cancer lance une nouvelle étude pour déterminer le lien entre cancer et exposition du chlordécone

L’Institut national du cancer a lancé le 28 novembre un nouveau programme de recherche visant à répondre à la question du lien entre l’exposition à la chlordécone et le risque de survenue du cancer de la prostate dans les Antilles.

Demandé par la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, lors de son audition auprès de la commission d’enquête parlementaire sur ce sujet. L’Institut national du cancer devra spécifiquement répondre à la question établie par le comité scientifique international : « Quelle est la part du risque d’occurrence de cancer de la prostate et particulièrement les cancers évolutifs, liée à la chlordécone, parmi l’ensemble des facteurs de risque connus et/ou potentiels ? ».

Il s’agit de la troisième étude pour déterminer le lien entre l’exposition à la chlordécone et le risque de cancer. Une première étude « Karuprostate» réalisée entre 2004 et 2007, soulignait «une association significative entre exposition au chlordécone et augmentation du risque de cancer de la prostate» tout en relevant une impossibilité de comparer l’âge et l’exposition aux autres facteurs de risques connus du groupe exposé à la chlordécone et du groupe témoin. Une séconde étude, Madiprostate menée en Martinique entre 2012 et 2014, a conclu à «l’inadéquation entre les choix de protocole et les objectifs fixés pour cette étude»
Cette fois, ce nouveau programme de recherche de l’Institut National du Cancer est composé d’un comité d’experts internationaux et pluridisciplinaire.

«Comme la ministre s’y est engagé, l’ensemble de nos concitoyens et plus particulièrement la population antillaise, doit être tenu informé des actions menées dans la lutte contre la chlordécone. Aussi, l’Institut national du cancer proposera des points d’étapes réguliers sur l’avancement du programme de recherche et ses avancées», souligne l’Institut national du Cancer.

L’institut national du cancer précise que ce programme de recherche sera d’une durée de 5 ans et doté d’un budget de 3 millions d’euros mobilisable dès à présent.

Lors de la présentation des conclusions du rapport de la commission d’enquête parlementaire le 26 novembre dernier, la rapporteure Justine Bénin (députée de la Guadeloupe) avait mis en exergue « des défaillances profondes du domaine de la recherche scientifique» sur la question de l’étude des effets du chlordécone sur la santé. Elle a pointé du doigt «un manque de coordination des acteurs de la recherche, une manque de financement ainsi qu’un manque de priorisation et d’ambition de l’Etat» sur ce dossier.