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L’ouragan Irma a atteint son niveau maximal à la mi-journée en se dirigeant vers le nord des Petites Antilles. Les premiers effets du passage de ce phénomène se produiront dans la nuit de mardi à mercredi et la journée de mercredi. Le niveau de vigilance rouge a été déclenché en début d’après-midi.
En Guadeloupe ainsi que dans les îles du nord (Saint-Martin et Saint-Barthélémy), les habitants s’apprêtent à affronter l’ouragan Irma. Les deux îles du Nord sont dans la trajectoire directe du phénomène cyclonique. Sont ainsi attendues des rafales à plus de 250 km/h, une houle océanique pouvant atteindre une hauteur de 7 à 12 mètres avec un risque maximal de submersion littorale, des pluies diluviennes très intenses (entre 100 et 300 mm de pluies, soit plus 2 mois de pluie en 24h). Dans ces territoires, les autorités ont appelé les habitants à « prendre tout de suite toutes les mesures pour aller ailleurs ». Pour 11 000 personnes des deux îles, « nous sommes dans la situation du plus haut risque », a estimé Anne Laubies, la représentante de l’Etat français à Saint-Martin et Saint-Barthélémy.
En Guadeloupe, les effets attendus seront moindres mais tout aussi importants. Le département subira des vents à 120/130 km/h, des pluies intenses et des vagues de 5 à 7 m sur la côte atlantique.
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— Ministère Intérieur (@Place_Beauvau) 5 septembre 2017
? Cyclone #Irma?️: point de situation au centre interministériel de crise. L’État est pleinement mobilisé.
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Pour limiter les dégâts, les services de l’Etat ont déclenché le niveau de vigilance rouge à 13h30 heure locale ( 19h30 heure de Paris) sur l’archipel guadeloupéen, synonyme de confinement de la population. En ce début d’après-midi, les commerces et les administrations baissent leurs rideaux les uns après les autres, les vedettes maritimes desservant la Guadeloupe ont été arrimées en Martinique par précaution, les pêcheurs et les plaisanciers protègent leurs embarcations, les aéroports ont arrêté les dessertes dans l’arc caribéen et vers l’Hexagone. A Saint-Martin et Saint-Barthélémy, la traditionnelle rentrée scolaire n’a pas eu lieu lundi, et les écoles resteront fermées jusqu’à nouvel ordre. En Guadeloupe, à peine rouverts lundi, les établissements scolaires ont fermé pour deux jours.
La Ministre des Outre-mer a annoncé l’envoi de 60 agents de la sécurité civile. « Nous avons préparé l’avant et « le post-cyclone » a souligné Annick Girardin. Une cellule interministérielle de crise sera mise en place ce 6 septembre. « La Ministre des Outre-mer fera un point sur la mobilisation des services de l’Etat avant le passage de l’ouragan Irma sur les Antilles », a-t-on après du service presse du ministère.
L’ouragan Irma rappelle au souvenir de l’Ouragan Hugo en Guadeloupe
L’arrivée d’Irma rappelle aux habitants de ces territoires des ouragans précédents tout aussi dévastateurs . Il faut remonter 18 ans plus tôt en 1999 pour connaître un tel phénomène majeur avec le cyclone Lenny sur l’archipel guadeloupéen. Le 14 novembre 1999 à 18 heures, elle se renforce de façon « explosive » en ouragan (6 heures plus tard). Cyclone alors quasi stationnaire, il effectue une petite boucle sur Saint-Martin, Anguilla et Saint-Barthélemy et provoquent des pluies importantes (plus de 575 mm en 24 heures). En Guadeloupe, c’est la houle cyclonique, estimée à plus de 8 mètres, qui provoquera de nombreux dégâts sur les rivages caraïbes.
Irma rappelle aux plus anciens l’ouragan Hugo en septembre 1989, le plus dévastateur qu’ait connu la Guadeloupe. Les rafales de vent ont dépassé les 300 km/h, ravageant la majeure partie de l’archipel, détruisant plus de 60 % de la récolte de canne à sucre, 100 % de la récolte de bananes causant pour 466 millions de francs (1989) de dommages et 152 millions de dommages à l’industrie hôtelière. Le secteur de la pêche a été sinistré à 100 %, les cultures vivrières et maraîchères à 85 %. Le coût total des réparations s’élèvera à plus de 4 milliards de francs (1989). Il laisse aussi 25 000 personnes sans abri et 35 000 sinistrés. Hugo fait 107 blessés et cause directement entre sept et onze décès selon différentes sources.
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— Jérémy Edouard (@bienglace) 5 septembre 2017