Nouvelle-Calédonie : Un centre minier de la SLN saccagé

Nouvelle-Calédonie : Un centre minier de la SLN saccagé

©Claudine Wéry / AFP

Le centre minier de Kouaoua en Nouvelle-Calédonie de la Société Le Nickel (SLN), filiale du Français Eramet, a une nouvelle fois été victime d’exactions dans la nuit de mercredi à jeudi, a-t-on appris auprès de la SLN.

Une quinzaine d’engins ont été incendiés, et des installations telles que la tête du convoyeur Serpentine ont été touchées. Les constats sont en cours. « C’est une destruction pure et simple du site », a indiqué Olivier Béligon, directeur de la communication de la SLN. « Les équipes ont dû rentrer chez elles. Au-delà de Kouaoua, ce sont tous les salariés de la société qui sont visés ».

Ce site avait été bloqué durant près de 2 mois et demi par des jeunes des tribus environnantes qui dénonçaient les pollutions de l’industrie du nickel et n’a rouvert que fin octobre. Ils reprochaient notamment aux chefs coutumiers kanak d’avoir permis à la société d’exploiter trois nouveaux gisements.

Des épaves de voitures bloquant la route d'accès à la mine de la société Le Nickel ©Claudine Wery / AFP

Des épaves de voitures bloquant la route d’accès à la mine de la société Le Nickel ©Claudine Wery / AFP

Depuis le début de l’année, le site minier a subi des dégradations à une quinzaine de reprises. L’incendie de la nuit intervient la veille d’un conseil d’administration auquel Christel Bories, PDG du groupe Eramet, doit participer. Le centre minier de Kouaoua représente 400 emplois directs et indirects, fournit environ 600 000 des quelque trois millions de tonnes de minerai, qui sont annuellement raffinées dans l’usine métallurgique de la SLN à Nouméa.

Dans un communiqué, le parti loyaliste Calédonie Ensemble dénonce un « drame » pour les familles de Kouaoua et la SLN, « qui a déjà dû enregistrer une perte de l’ordre de 2 milliards (de Fcfp) à la suite des trois mois de blocage qu’a connu le site ». « Les blocages initiaux que le site de Kouaoua a subis pouvaient trouver une forme de légitimité dans la quête d’une meilleure prise en compte des problématiques environnementales ou d’une refonte des relations entre la SLN, les coutumiers et la jeunesse, avec notamment une meilleure communication », regrette Calédonie Ensemble qui fustige « la criminalité d’un gang qui a décidé de faire régner la terreur ».