Nouvelle-Calédonie : Mystères autour du meurtre de Jean-Pierre Deteix

Nouvelle-Calédonie : Mystères autour du meurtre de Jean-Pierre Deteix

©Archives / LNC

Ce week-end, la Nouvelle-Calédonie apprenait la découverte macabre d’un homme sans vie, roué de coups et méconnaissable. Thèse de l’homicide privilégiée, les enquêteurs ont révélé lundi matin qu’il s’agissait de Jean-Pierre Deteix, figure bien connue du mouvement indépendantiste calédonien.

Il aura fallu 24h aux enquêteurs pour identifier le corps méconnaissable, partiellement dénudé et sans vie de Jean-Pierre Deteix, assassiné dans la nuit de vendredi à samedi en Nouvelle-Calédonie. Retrouvé dimanche matin à Nouville, proche de Nouméa, aux abords d’une plage dite  «des nudistes», beaucoup de mystère entoure cette macabre découverte. Son véhicule a été retrouvé à Plum, dans la commune du Mont-Dore. Tôt ce lundi matin, un jeune homme originaire de l’île des Pins a été placé en garde à vue et aurait reconnu être l’auteur des coups ayant entrainé la mort de Jean-Pierre Deteix. Deux autres jeunes majeurs sont entendus par les enquêteurs dans le cadre de cette affaire. Le mobile du meurtre serait le vol du véhicule de Jean-Pierre Deteix, qui se serait défendu. L’enquête laisse présager que le corps de Jean-Pierre Deteix, caché par des branches, aurait été placé à Nouville après qu’il soit roué de coups au point d’être tué.

Jean-Pierre Deteix était un très proche collaborateur de Jean-Marie Tjibaou, père du mouvement indépendantiste Kanak assassiné en 1991 ©DR

Jean-Pierre Deteix était un très proche collaborateur de Jean-Marie Tjibaou, père du mouvement indépendantiste Kanak assassiné en 1991 ©DR

Installé depuis les années 60 en Nouvelle Caledonie, cet enseignant métropolitain d’origine était bien connu dans la sphère politique calédonienne. Jean-Pierre Deteix avait notamment été un des proches collaborateurs du père du mouvement indépendantiste Kanak, Jean-Marie  Tjibaou et membre influent de son parti, l’Union Calédonienne. Il avait plus récemment dirigé la campagne électorale de Marie-Claude Tjibaou aux dernières municipales à Nouméa. Il avait également été directeur de cabinet de la Vice-présidence du gouvernement calédonien. Proche du Parti Socialiste, il a mené la campagne électorale de François Hollande en 2012 pour le Pacifique. Selon Calédosphère, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, suivrait l’affaire de très près. Véritable homme de l’ombre, plume de nombreux hommes politiques calédoniens et membre de la Ligue des Droits de l’Homme, Jean-Pierre Deteix était marié à Jacqueline Deteix, élue indépendantiste de la Province des Iles. Il était engagé dans plusieurs associations et a notamment appelé à soutenir le collectif « Femmes en colère » qui demandait la démission d’élus condamnés pour violences envers les femmes.