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Ce week-end, la Nouvelle-Calédonie apprenait la découverte macabre d’un homme sans vie, roué de coups et méconnaissable. Thèse de l’homicide privilégiée, les enquêteurs ont révélé lundi matin qu’il s’agissait de Jean-Pierre Deteix, figure bien connue du mouvement indépendantiste calédonien.
Il aura fallu 24h aux enquêteurs pour identifier le corps méconnaissable, partiellement dénudé et sans vie de Jean-Pierre Deteix, assassiné dans la nuit de vendredi à samedi en Nouvelle-Calédonie. Retrouvé dimanche matin à Nouville, proche de Nouméa, aux abords d’une plage dite «des nudistes», beaucoup de mystère entoure cette macabre découverte. Son véhicule a été retrouvé à Plum, dans la commune du Mont-Dore. Tôt ce lundi matin, un jeune homme originaire de l’île des Pins a été placé en garde à vue et aurait reconnu être l’auteur des coups ayant entrainé la mort de Jean-Pierre Deteix. Deux autres jeunes majeurs sont entendus par les enquêteurs dans le cadre de cette affaire. Le mobile du meurtre serait le vol du véhicule de Jean-Pierre Deteix, qui se serait défendu. L’enquête laisse présager que le corps de Jean-Pierre Deteix, caché par des branches, aurait été placé à Nouville après qu’il soit roué de coups au point d’être tué.
Installé depuis les années 60 en Nouvelle Caledonie, cet enseignant métropolitain d’origine était bien connu dans la sphère politique calédonienne. Jean-Pierre Deteix avait notamment été un des proches collaborateurs du père du mouvement indépendantiste Kanak, Jean-Marie Tjibaou et membre influent de son parti, l’Union Calédonienne. Il avait plus récemment dirigé la campagne électorale de Marie-Claude Tjibaou aux dernières municipales à Nouméa. Il avait également été directeur de cabinet de la Vice-présidence du gouvernement calédonien. Proche du Parti Socialiste, il a mené la campagne électorale de François Hollande en 2012 pour le Pacifique. Selon Calédosphère, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, suivrait l’affaire de très près. Véritable homme de l’ombre, plume de nombreux hommes politiques calédoniens et membre de la Ligue des Droits de l’Homme, Jean-Pierre Deteix était marié à Jacqueline Deteix, élue indépendantiste de la Province des Iles. Il était engagé dans plusieurs associations et a notamment appelé à soutenir le collectif « Femmes en colère » qui demandait la démission d’élus condamnés pour violences envers les femmes.