Nouvelle-Calédonie : Manifestation de femmes en colère à Nouméa après un viol sordide

Nouvelle-Calédonie : Manifestation de femmes en colère à Nouméa après un viol sordide

©Les Nouvelles Calédoniennes

Environ 200 personnes ont manifesté jeudi à Nouméa à l’initiative d’un collectif de « Femmes en colère » pour dénoncer les violences faites aux femmes après un viol sordide, qui a suscité l’émotion dans l’île. 

« C’est la goutte qui a fait déborder le vase. Il faut que les choses changent sinon nous allons toujours subir », a déclaré Valentine Holle, présidente du Conseil des femmes de la province sud. Le week-end du 11 mars, une jeune femme d’une trentaine d’années a été violée et mutilée à la poitrine et aux parties génitales à Canala, un village de la côte est de Nouvelle-Calédonie. Placée plusieurs jours en coma artificiel, la victime est toujours hospitalisée, selon des proches.

Ce viol a déclenché une série de manifestations à l’initiative d’associations alors que dans l’archipel les violences contre les femmes sont un fléau, peu pris en compte dans les politiques publiques et absent des débats politiques. « Il faut une prise de conscience collective, qui ne peut concerner que les femmes », a déclaré Pascal Hébert, vice-président de la Ligue des droits de l’Homme. Les manifestants se sont regroupés devant le Congrès dans le centre-ville où une délégation a été reçue par le bureau de l’institution, avant de se rendre au Haut-commissariat de la République.

Le collectif « Femmes en colère » réclame notamment une formation systématique des personnes « en contact avec les femmes victimes », le lancement d’une campagne de prévention, la condamnation des publicités « dégradant l’image de la femme » ainsi que la suppression des délais de prescription pour les agressions sexuelles. Selon une étude du Conseil économique, social et environnemental (Cese), récemment remise au gouvernement, 19% des Calédoniennes ont été victimes d’agressions physiques par leur (ex-) conjoint durant les 12 derniers mois, contre 2,3% à La Réunion ou la Martinique aux taux proches de la Métropole.