Nouvelle-Calédonie : Les terres coutumières au coeur d’un séminaire

Nouvelle-Calédonie : Les terres coutumières au coeur d’un séminaire

En jaune, les terres coutumières en Nouvelle-Calédonie ©Adraf.nc

Les 16 et 17 juillet ont eu lieu un important séminaire au sénat coutumier de Nouméa portant sur le foncier et la part des terres coutumières en Nouvelle-Calédonie. En partenariat avec l’université de Nouvelle-Calédonie et l’Agence de Développement Rural et d’Aménagement Foncier (ADRAF), regroupant entre autres, coutumiers, historiens et économistes.

L’occasion de faire un point sur l’aménagement du territoire et des terres coutumières. Fondamentale dans la culture kanak, la possession de la terre est un sujet de nombreux débats et aménagements parfois difficilement compatibles avec les lois françaises.

Représentant aujourd’hui 28% de la superficie totale de l’archipel, les terres coutumières sont soumises à la réglementation des Groupement de Droit Particulier Local (GDPL). Ce statut crée en 1982 par l’État, a permis l’accession aux terres par les tribus. Cependant, ce statut soulève aujourd’hui un problème de taille : l’organisation et l’administration de ces GDPL, calquées sur le fonctionnement de l’hexagone, ne sont pas en phase avec le fonctionnement coutumier. Il en résulte de nombreuses difficultés et discordes.

Luc Wéma, sénateur coutumier de l’Aire Ajë Arö, indique au mico de NC la 1ère : « Il faudra que les clans continuent à revendiquer, mais aujourd’hui, on n’est plus comme en 1984 avec les départs rapides de certaines familles. Aujourd’hui, il est question de s’asseoir tous ensemble et de discuter tous ensemble. Tout va s’organiser autour du foncier et au-delà ». Concernant la distribution des terres, il précise : « Il y a des clans qui revendiquent leur retour à leur terre ancestrale (…). La priorité qu’on s’est fixée, c’est le retour à la terre, suite à l’exode des peuples due à la colonisation. Beaucoup de chefferies, de clans, ne sont pas à leur place ».

Un nouveau statut de GPDL est aujourd’hui à l’étude afin de répondre à cette problématique, et une loi du pays est attendue d’ici la fin de l’année par le Sénat coutumier.

Par Damien Chaillot

©Adraf.nc

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