Miss Guadeloupe : Sylvie Tellier « désolée et attristée » justifie l’éviction d’Anaëlle Guimbi

Miss Guadeloupe : Sylvie Tellier « désolée et attristée » justifie l’éviction d’Anaëlle Guimbi

La présidente de la société Miss France a réagi à l’AFP suite à l’éviction de la candidate Anaëlle Guimbi du concours Miss Guadeloupe, la veille de la soirée d’élection. Si elle se dit « désolée et attristée », elle défend toutefois la décision du comité régional. 

Anaëlle Guimbi, 20 ans, candidate au concours de Miss Guadeloupe 2020, a été écartée de la compétition qui se tenait vendredi soir pour avoir posé sein nu, a indiqué la jeune femme sur son compte Instagram, évoquant des photos faites pour la lutte contre le cancer du sein.

En cause : trois photos, sein nu maquillé avec une technique de body painting (peinture sur corps, ndlr), pour une campagne contre le cancer du sein, explique celle qui était candidate à la succession de Clémence Bottino, Miss Guadeloupe 2019 devenue Miss France. Mais ces photos « s’avèrent contraires aux valeurs de Miss France. Les règles sont ce qu’elles sont, je m’incline, mais je continuerai toujours à défendre les valeurs qui me sont chères comme ce combat contre le cancer du sein », ajoute-t-elle.

Sandra Bisson, présidente du comité Miss Guadeloupe, a précisé sur la radio Guadeloupe la 1ere, qu’il s’agissait d’ « une question de règlementation » appliquée « à la lettre ». La présidente de la société Miss France, Sylvie Tellier, a confirmé à l’AFP : « Le comité Miss Guadeloupe a reçu une dénonciation concernant les photos de cette jeune femme. Et même s’il est évident que ces photos n’ont rien d’obscène ou d’érotique, nous avons appliqué le règlement (qui impose aux jeunes femmes de n’avoir jamais posé dénudées, ndlr) pour éviter toute procédure à l’encontre de l’association de Guadeloupe ».

Sylvie Tellier s’est dite « désolée et attristée de cette situation » et a regretté « une société de la dénonciation » où « tout va trop vite », y compris des « accusations mensongères de racisme sur les réseaux sociaux » car « il est évident que cette jeune femme n’a pas participé à des photos vulgaires » et que la « cause est belle ». Mais « on ne peut pas faire d’exception », dit-elle.

L’association projet Amazones qui avait piloté cette campagne contre le cancer, s’est dite, dans une lettre adressée au comité Miss France, « déçue et surprise » de cette éviction, demandant la réintégration d’Anaëlle Guimbi dans le concours. « Assez souvent, on demande à ces jeunes femmes de mettre en avant et soutenir des actions. On aurait dû la soutenir compte tenu des dégâts que font toutes les formes de cancer et particulièrement le cancer des seins chez les femmes », a déclaré la sénatrice de Guadeloupe Victoire Jasmin, jointe hier par Outremers360.

Miss Guadeloupe – Victoire Jasmin : « A travers cette éviction, c’est la non reconnaissance des femmes atteintes de cancer»

« Disqualifier une femme parce qu’elle a osé montrer une partie de son sein pour aider à lutter contre le cancer du sein ? Impensable », s’est indignée la journaliste et ex-compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler sur Twitter, demandant aussi la réintégration de la jeune femme. Françoise Laborde, ex-membre du CSA et du Haut conseil à l’égalité femmes-homme, a aussi jugé sur Twitter « injuste et honteux » de punir Anaëlle Guimbi.

Finalement, C’est Kenza Andreze-Louison, 20 ans, qui a été élue ce vendredi Miss Guadeloupe 2020. De son côté, Anaëlle Guimbi s’est exprimée sur Franceinfo : « Au début, je me suis sentie vraiment mal. Je me suis dit que j’aurais peut-être dû y penser avant. Puis, après une demi-heure, je me suis dit… Mais où est le problème ? C’est une noble cause, l’intention était bonne et il n’y avait aucune vulgarité dans ces photos ».

Avec AFP.