Migrants à La Réunion : trois passeurs de migrants sri-lankais condamnés à 18 et 12 mois de prison ferme

Migrants à La Réunion : trois passeurs de migrants sri-lankais condamnés à 18 et 12 mois de prison ferme

Trois Indonésiens ont été condamnés mercredi à des peines allant de 12 mois à 18 mois de prison ferme pour avoir fait entrer à La Réunion en avril dernier 120 migrants sri-lankais, a-t-on appris de source judiciaire.

Les trois hommes étaient poursuivis pour aide à l’entrée ou au séjour irrégulier en bande organisée et mise en danger de la vie d’autrui. C’est la première fois que des passeurs sont jugés à La Réunion.Un peu plus de 4.000 kilomètres séparent La Réunion du Sri Lanka.

Il était reproché aux trois Indonésiens d’avoir piloté le bateau qui a accosté dans l’est de La Réunion le 13 avril dernier avec à son bord 120 migrants sri-lankais en provenance d’Indonésie. Pêcheurs de profession, les trois hommes ont nié être des passeurs. « Nous avons été embauchés en Indonésie pour participer à une campagne de pêche » disent-ils.

« A bord de petites embarcations nous avons été conduits au large où nous avons embarqués sur un gros bateau », a déclaré à la barre l’un des mis en cause. Ils affirment avoir compris qu’ils allaient transporter des migrants uniquement lorsque ces derniers sont montés à bord.
« J’ai dit que je n’étais pas d’accord, j’ai voulu descendre. Les hommes qui m’avaient recruté m’ont menacé de mort et m’ont dit que je n’avais qu’à rentrer à la nage », s’est défendu l’un des condamnés.

Les trois Indonésiens ont aussi affirmé qu’un « chef sri-lankais » les surveillait à bord. L’homme n’a pas été identifié par les enquêteurs. La procureure a requis 18 mois de prison ferme contre l’un des passeurs et 12 mois contre les deux autres. Le tribunal a suivi ses réquisitions.
Soixante des 120 migrants emmenés par les trois hommes ont déjà été expulsés vers leur pays.

Depuis mars 2018, 273 personnes en provenance du Sri Lanka sont arrivées à La Réunion, et les autorités soupçonnent la mise en place de filières d’immigration illégales.
130 sont toujours dans l’attente d’une décision de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) concernant leur demande d’asile. Les autres ont été renvoyés dans leur pays.

Avec AFP