© Visiter l’Afrique
Après le succès de la précédente édition, le deuxième Festival international du Film itinérant « Mémoire de l’Humanité », accompagné d’un circuit touristique au coeur de villages africains ancestraux, se tiendra du 3 au 26 aout 2018 au Bénin avec comme pays-invité d’honneur, les Etats-Unis.
Pour ce cru 2018, les organisateurs du projet « Mémoires de l’Humanité » promettent une édition plus longue mais aussi plus étoffée avec la visite de 17 villes contre 8 dans l’édition précédente. Toutefois, le but de cette manifestation reste le même comme nous le confirme les initiateurs de ce projet. « L’objectif de cette manifestation est de rapprocher le continent africain avec sa diaspora originelle à savoir les personnes afro-descendantes, dans le cadre de la décennie internationale des personnes d’ascendance africaine», indique le Prince Serge Guézo.
Comme le circuit mémorial, le festival de films « Mémoire de l’humanité » emmènera les participants au coeur des royaumes et à la rencontre du peuple béninois. « Ce Festival veut offrir un regard croisé où des cinéastes avec des films, des documentaires venant des diasporas africaines qui permettront aux touristes de communier et de pouvoir débattre avec la population ». Cette année, des ateliers d’initiation à la vidéo et de création d’images animées par de jeunes talents rencontrés lors du Festival de Cannes.
Sur les traces des villages résistants
« Nous allons traverser tous les lieux de mémoire qui jalonnent le Bénin afin de déconstruire tous les paradigmes. Nous visiterons notamment le village de Ganvié qui a résisté à la traite négrière, nous irons sur des collines pour montrer comment les peuples se sont cachés et créer des forteresses. Nous allons informer les touristes sur les différentes formes de résistances qu’il y a eu durant cette période. Il ne s’agit pas de changer, ou de tronquer l’histoire mais avoir une autre perspective de cette histoire » poursuit le Prince Serge Guezo.
Ce circuit sera ponctué par deux commémorations importantes. L’une à Cotonou le 17 aout 2018 pour célébrer le Marcus Garvey Day. « A la demande de jeunes associations afro-caribéennes, nous mettrons à l’honneur le père du panafricanisme. Tout comme Toussaint Louverture, Marcus Garvey font partie des premières personnes qui ont inspiré l’idée de l’unicité de l’Afrique ».
L’autre commémoration à Ouidah avec la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition le 23 aout 2018. « Impulsé comme date internationale par l’Unesco, le 23 août est l’équivalente de la commémoration du 10 mai en France. Depuis 5 ans, nous commémorons cette date au Bénin ». Mais dès l’année prochaine, d’autres pays africains célébreront cette date à l’instar du Congo. « A terme, nous souhaiterons que l’ensemble pays africains commémorent, et s’accaparent de cette date internationale ».
« Créer des liens indéfectibles avec l’Afrique »
Au delà de la dimension historique de ce projet, les organisateurs tendent vers une amplification des relations économiques du continent africain. « Cette manifestation a pour but aussi de créer des liens transversaux, des jumelages, construire des liens économiques. Avec ses trois atouts (sa jeunesse, ses femmes et ses richesses géologiques et minières, l’Afrique est le continent du du futur. Il est nécessaire de renouer ce lien affectif et créer de liens indéfectibles avec ce continent. En finalité ce tourisme mémoriel se veut aussi solidaire car en visitant les royaumes et les lieux de mémoires béninois, il sera possible de travailler sur différents projets avec les villes-hôtes », conclut le Prince Serge Guezo.
Lien pour s’inscrire au circuit mémoriel et au festival
Célébration du bicentenaire du Roi Guezo en 2018
Ce circuit mémoriel et ce festival se déroule cette année alors que le Bénin célèbre le bicentenaire du règne du Roi Guezo. Aïeul du Prince Serge Guezo, le Roi Guezo (1818-1858) est considéré comme un grand réformateur. « Quand il arrive au pouvoir, le Roi Guezo va s’occuper de la transition d’une économie de la traite qui a été imposée vers une économie de rente », explique le prince Serge Guezo. Pour développer son royaume, il s’appuya notamment sur la réforme du foncier agricole en favorisant l’agriculture à travers le développement du coton, du palmier à huile, de la tomate, du gombo et bien d’autres cultures.
En réorganisant son armée, il donnera aussi une grande importance à l’armée des Amazones, créée initialement par la Reine Tasi Hangbé (qui règne de 1708 à 1711), qui se travestira en homme pour aller combattre suite au décès de son frère jumeau en 1708, lors d’une campagne contre les voisins Ouèménou.