Baptisée « Unono Wa Maore », Santé publique France et l’Agence régionale de Santé de l’Océan Indien ont lancé, le 21 novembre, « la première enquête menée à Mayotte permettant d’établir une photographie globale des comportements de santé de la population générale mahoraise ». Les résultats sont attendus fin 2019.
Cette enquête, première du genre à Mayotte, a pour but « d’estimer la prévalence de certaines maladies comme le diabète, l’hypertension artérielle, l’obésité et contribuera à l’actualisation de stratégies de dépistage des hépatites B et C, de l’infection VIH et des autres infections sexuellement transmissibles ». Lancée par Santé publique France, en collaboration avec l’ARS Océan Indien, l’enquête comprend deux volets : un entretien à domicile en face à face et des prélèvements biologiques, explique l’agence de santé sur son site. Cette enquête à Mayotte, nommée « Unono Wa Maore », est un volet du baromètre santé que l’agence conduit depuis les années 90, et qui ont pour objectif « de décrire les comportements, attitudes et perceptions de santé des Français ».
« Les thèmes de santé abordés incluent une partie classiquement suivie dans l’hexagone (consommations de tabac, d’alcool, accès aux dépistages, recours aux soins…), ainsi que des sujets relevant de problématiques de santé spécifiques à Mayotte : diabète, hypertension artérielle, couverture vaccinale des jeunes enfants, etc. L’enquête sera menée auprès d’un échantillon aléatoire de 6 000 enfants et adultes de 0 à 69 ans », indique encore Santé publique France.
Une enquête en deux étapes
« La première étape de l’enquête est un entretien à domicile en face à face mené par des enquêteurs et guidé par un questionnaire complet de 45 minutes comprenant des questions variées du type » : Est-ce que vous fumez du tabac, ne serait-ce que de temps en temps ? Au cours des 12 derniers mois avez-vous eu une maladie ou une infection qui se transmet sexuellement ? Êtes-vous vacciné contre l’hépatite B ?… « Le questionnaire est proposé dans les trois langues les plus fréquemment parlées à Mayotte : en français, en shimahoré et en shibushi », indique l’agence. « A l’issue de l’entretien, l’enquêteur informera les participants de 15 ans et plus des modalités de réalisation du dépistage conjoint des trois infections VHB, VHC, VIH et des auto-prélèvements pour les infections à gonocoques et chlamydiae effectués à domicile », poursuit Santé publique France.
« Les prélèvements seront analysés par un laboratoire et les résultats seront restitués gratuitement au participant dans différentes structures de soins de l’île. Ce volet vise à actualiser les estimations de prévalence de ces infections dans la population générale ». Pour Santé publique France, il s’agit, à travers cette enquête, « de définir les priorités de santé publique pour améliorer l’état de santé d’une population très exposée à de nombreux risques sanitaires, et d’autre part de développer et d’adapter des dispositifs de prévention et de promotion de la santé pour toute l’île, notamment en élargissant l’offre de dépistage de certaines infections ».