Une centaine de Mahorais, dont de nombreuses femmes, ont manifesté mardi à Bandrélé (sud-est de Mayotte), pour dénoncer les violences dont ont été victimes dimanche deux gendarmes de l’antenne locale du GIGN, a-t-on appris de sources concordantes.
Victime d’une fracture du crâne, l’un d’eux a été transporté à l’hôpital avec un pronostic vital engagé. Il a été évacué vers La Réunion. Le deuxième militaire blessé souffre d’un traumatisme crânien.
Les manifestants, dont certains arboraient des dessins de drapeau français sur les joues, ont bloqué la circulation et ont occupé un moment la mairie, pour réclamer au maire de la ville -qui était absent-, que la ville soit mieux sécurisée et « que cela ne devienne pas une zone de grand banditisme », a expliqué Foumo Silahi, président de l’association Citoyens vigilants et révoltés de Mayotte (Civirevos), joint au téléphone.
« C’était aussi une mobilisation de soutien pour les familles des deux gendarmes mahorais qui ont été blessés », a-t-il ajouté, regrettant que Mayotte « se transforme en zone de guerre. On agresse même les gendarmes ».
Selon la chaîne de télévision Mayotte La 1ère, le sous-préfet Julien Kerdoncuf, chargé de la lutte contre l’immigration clandestine, s’est rendu sur place pour rencontrer les manifestants. Ce sous-préfet a été nommé à Mayotte à la suite du mouvement de protestation de la population contre l’insécurité qui a paralysé l’île pendant six semaines, en février et mars dernier. La population avait érigé des barrages bloquant la majeure partie de la circulation routière et le port principal.
« Ca fait quatre mois qu’on nous a dit d’enlever les barrages, mais le mouvement (de protestation, ndlr) est toujours là », a expliqué Sofiane Moutouin, membre du Comité de défense des intérêts de Mayotte (Codim), à Mayotte La 1ère. Selon lui, « depuis la levée des barrages, les agressions ont été multipliées par dix ».Dimanche deux gendarmes ont été blessés, dont l’un très grièvement, par des jets de cailloux et de pavés lancés par une dizaine de personnes alors qu’ils participaient
dimanche, vers 15 heures (heure locale) à Bandrélé à l’interpellation d’un homme faisant l’objet d’un mandat de recherches pour vols et violences.
Avec AFP