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Malgré un plan d’urgence signé en février 2017, Mayotte connaît de nouveau des problèmes de ressources en eau, après un épisode de sécheresse inédit depuis 1992.
« La situation n’est pas normale ! », s’est ému Jean-François Colombet, le préfet du 101e département français, situé dans l’océan Indien, à l’issue d’un comité de suivi de la ressource en eau jeudi.
Mayotte vient de vivre la période la plus sèche entre juillet et septembre depuis 1992. Et malgré un plan d’urgence eau signé en février 2017 par la ministre des Outre-mer d’alors Ericka Bareigts et le président du Syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement de Mayotte (Sieam) Moussa Mouhamadi dit Bavi, la ressource en eau n’est pas suffisante.
L’eau potable provient principalement de deux retenues collinaires, situées à Dzoumogné et à Combani, qui ne sont respectivement qu’à 53% et 25% de leur capacité. Le plan d’urgence prévoyait une interconnexion entre les deux retenues. Mais celle-ci ne doit être effective que dans une dizaine de jours.
Pour des raisons techniques, les communes du Nord-Est, qui sont les plus peuplées, subissent des coupures d’eau de 21h00 à 04h00 du matin a expliqué le directeur de la Société mahoraise des eaux (SMAE, filiale du groupe Vinci) Frédéric Guillem.
Le plan urgence eau prévoyait également le rehaussement de la retenue de Combani, la mise en service d’une dizaine de forages ou encore l’augmentation de la capacité de production de l’usine de dessalement de Pamandzi en Petite Terre. « Tout ce qui a été prévu dans le plan urgence a été fait », estime Moussa Mouhamadi.
Mais si les 25 millions d’euros prévus ont été engagés, la mise en service de toutes ces infrastructures n’est prévue qu’au mois de juin 2020, au début de la saison sèche, avec plus d’un an de retard sur le délai initial.
Le plan urgence eau avait été adopté après une pénurie d’eau de trois mois survenue dans le sud de l’île. La consommation d’eau à Mayotte augmente de 6 à 8 % par an depuis des années
En attendant, le préfet de Mayotte compte sur une saison des pluies plus abondante que d’habitude pour alimenter les retenues collinaires et les cours d’eau.
Avec AFP