©Mayotte Hebdo
Les axes routiers principaux de Mayotte étaient toujours bloqués jeudi, après deux semaines d’un fort mouvement de contestation populaire contre l’insécurité.
Des barrages érigés au nord, au centre et au sud de l’île et tenus par au moins 300 personnes, selon la gendarmerie, ont entravé la circulation routière jeudi de l’aube jusqu’au milieu d’après-midi au moins, laissant toutefois passer les véhicules sanitaires. A certains barrages, formés d’encombrants, de poubelles, de voitures et de troncs d’arbre, les piétons devaient patienter et passer à heures fixes, a expliqué un manifestant. Un certain nombre d’entre eux ont été levés dans la soirée mercredi puis rétablis jeudi dès l’aube tandis que d’autres ont perduré toute la nuit, notamment au centre et au sud.
En milieu d’après-midi jeudi, la gendarmerie -dépêchant régulièrement des patrouilles sur place pour assurer la sécurité – n’avait relevé aucun incident aux abords des barrages. Malgré les récentes annonces de la ministre des Outre-mer sur le renfort des forces de l’ordre à Mayotte, les manifestants maintiennent le mouvement. « On voit comment on peut élargir les actions pour que le gouvernement bouge pour de vrai, qu’il ne fasse pas juste des effets d’annonce », a expliqué à Maoulida Momed, un des porte-parole du mouvement. La contestation se poursuivra tant que le ministre de l’Intérieur ne se déplacera pas à Mayotte pour rencontrer ses habitants, a-t-on précisé de même source.
Mayotte est secouée depuis le 20 février par un mouvement de contestation populaire contre l’insécurité mené par une intersyndicale et prenant de multiples formes : manifestations dans les rues du chef-lieu, opération escargot, opération « île morte », blocage de la liaison maritime entre Grande-Terre et Petite-Terre, et barrages érigés sur les axes routiers principaux paralysant une partie de la circulation toute la journée.
Avec AFP.