Le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) a mis en demeure lundi la compagnie Corsair de mettre un terme à des pratiques qu’il juge « discriminatoires » envers la population de Mayotte. Ce différend concerne le paiement de billets d’avion, a-t-on appris mardi, une accusation réfutée par la compagnie aérienne.
Corsair propose, sur son site internet un paiement des billets d’avion en 3 fois « aux particuliers (personnes physiques majeures) résidant en France », y compris « les Départements d’Outre-Mer sauf Mayotte », peut-on lire sur le site.
« Je ne vois pas pourquoi les habitants de Mayotte seraient exclus de ce dispositif. Ils en ont besoin autant et plus que quiconque. Il est tout à fait injuste et indigne de les en priver », a vivement réagi Louis-Georges Tin, président du Cran.
« L’attitude de Corsair à l’égard de Mayotte est tout à fait emblématique de la situation que vivent les Mahorais en général. A la discrimination qu’ils subissent au quotidien, s’ajoute le mépris. Il faut que cela cesse », a estimé Fernand Beyene, le président de l’antenne du Cran Mayotte à l’AFP.
L’avocat précise que selon le nouveau code de procédure pénale, cette mise en demeure est l’étape obligatoire avant l’assignation que le Cran compte adresser à la compagnie Corsair sous huitaine, si elle ne met pas un terme définitif à ses agissements.
Contactée par l’AFP, la compagnie aérienne s’est défendue de toute discrimination. Elle affirme que cette offre d’achat en trois fois, fournie par BNP-Paribas Personal Finance, est une opération lancée » via une période de tests et par étape », et que « le déploiement à Mayotte doit se faire » dès mercredi.
« Il n’y a rien de discriminatoire à procéder par étape lorsque l’on lance une nouvelle offre », insiste-t-on chez Corsair, tout en signalant n’avoir pas encore reçu la lettre de mise en demeure. Corsair rappelle que l’offre ne s’adresse qu’aux résidants français.
Avec AFP