Mayotte : Ericka Bareigts favorable à un « dialogue diplomatique » entre la France et les Comores

Mayotte : Ericka Bareigts favorable à un « dialogue diplomatique » entre la France et les Comores

Manifestation à Mayotte ce lundi 11 mars ©Ornella Lamberti / AFP

L’Etat français doit engager un « dialogue diplomatique » avec les Comores pour investir dans le développement de l’île et y construire un hôpital afin d’enrayer l’afflux de Comoriennes à la maternité de Mayotte, a plaidé mardi la députée de La Réunion Ericka Bareigts.

« La construction d’un hôpital et d’une maternité aux Comores, dans une action de coopération internationale avec les Comores, est une piste que personne n’aborde » ; or c’est un « sujet essentiel » dans la crise qui secoue l’île de Mayotte, a estimé sur LCP l’ancienne ministre des Outre-mer, s’opposant à la possibilité évoquée par le gouvernement d’octroyer à la maternité de Mayotte un statut extraterritorial.

Il faut que « le ministère (français) des Affaires étrangères s’approprie ce sujet et qu’il y ait un dialogue diplomatique entre la France et les Comores (…) Il n’y aura rien qui se passera à long terme si le développement des Comores n’est pas engagé de façon sérieuse », a estimé la députée Nouvelle Gauche. Elle a jugé « bizarre » que « personne ne parle d’investissements aux Comores » alors même que « l’Etat français a eu des relations historiquement très impliquées sur les territoires des Comores, même très musclées, en organisant même des coups d’Etat sur ces territoires ». Elle a toutefois reconnu que cela était « compliqué car le contentieux par rapport à l’appartenance de Mayotte à la France (Mayotte a été donnée à la France par les Comores il y a deux siècles, NDLR) reste un contentieux international puisque les Comores contestent cette appartenance ».

Concernant le mouvement de contestation qui entre ce mardi dans sa quatrième semaine à Mayotte, elle a souligné que le statut de département n’a été donné à l’île qu’en 2011, à la veille de l’élection présidentielle de 2012, « sans préparation », et que « maintenant, dans un temps court, il faut tout faire » en matière de sécurité, santé, éducation. De manière générale, il faut que les ultramarins « soient dans la crise, dans le paroxysme du mal-être, pour qu’on (les) entende », a déploré celle qui a géré, en mars 2017, l’important mouvement de grève en Guyane qui avait eu pour issue la signature d’un Accord. Dans ce contexte, « tant (que le gouvernement n’aura pas fait) des gestes forts, il y aura toujours comme un doute de refus de leur donner ce statut départemental qu’ils ont en droit », a-t-elle jugé.

Avec AFP.