Mayotte: Des manifestants jettent du piment sur les forces de l’ordre

Mayotte: Des manifestants jettent du piment sur les forces de l’ordre

© Journal de Mayotte

Des manifestants protestant contre la réouverture partielle du service des migrations de la préfecture de Mayotte ont jeté du piment vendredi sur les forces de l’ordre venues sécuriser la zone à Mamoudzou (chef-lieu de l’île), a indiqué le directeur départemental de la sécurité publique, Philippe Jos.

Vers 08H00, une vingtaine de personnes, essentiellement des femmes, ont eu une altercation avec les gendarmes et policiers sécurisant la rue menant au service des migrations qui rouvrait le matin même. Les manifestants ont notamment arrosé les forces de l’ordre de « poutou », une préparation liquide locale à base de piment, et ont touché deux agents à l’oeil, a rapporté un de leurs collègues.

Un individu a été interpellé et placé en garde à vue pour « violences sur agent dépositaire de l’autorité publique », a indiqué Philippe Jos. Outre des agressions verbales, des manifestants ont également giflé une étrangère qui se rendait avec sa fille au service des migrations et de l’intégration de la préfecture et ont déchiré les papiers d’identité d’un autre étranger, a précisé la police.
Depuis le 31 juillet, ce service public était complètement fermé en raison d’un sit-in devant l’entrée, de jour comme de nuit, par des frondeurs appartenant aux différents collectifs et à l’intersyndicale ayant mené en mars dernier le mouvement de lutte contre l’insécurité et l’immigration clandestine en provenance des îles voisines des Comores.

Lundi, le préfet de l’île Dominique Sorain a ordonné la réouverture partielle de ce « bureau des étrangers », délogeant vers 04H00 la trentaine de manifestants qui dormaient devant et exacerbant la colère des frondeurs. Censé fonctionner de manière partielle dès jeudi, ce service n’a finalement rouvert que vendredi et ne reçoit les étrangers que sur convocation. Depuis lundi, la situation est tendue et la zone est sécurisée par des agents de la compagnie départementale d’intervention et des gendarmes mobiles, a détaillé le commissaire Philippe Jos. Ce dispositif sera maintenu « tant que nécessaire », a-t-il précisé.

Avec AFP