Martinique : Cinq bus incendiés dans un mouvement social qui dure

Martinique : Cinq bus incendiés dans un mouvement social qui dure

Un bus de la CFTU à Fort-de-France ©Wikimédias (Illustration)

En grève depuis le 17 décembre, les salariés de la principale société de bus de Martinique, la Compagnie Foyalaise de Transport Urbain (CFTU), contestent le retrait de la délégation de service public à l’entreprise, décidé par l’autorité de gestion des transports de l’île. 

Blocages de raffinerie, opérations escargots, le ton est monté d’un cran dans la nuit de mercredi à jeudi durant laquelle cinq bus ont été incendiés. En tout, 400 salariés, dont 180 chauffeurs, se sont mis en grève, alors que la Compagnie assure le réseau de bus depuis 2005 dans Fort-de-France et ses communes limitrophes.

L’autorité de gestion des Transports en Martinique a décidé de lui ôter la délégation de service public. La décision doit prendre effet en juillet 2020, alors que le contrat courrait jusqu’en 2023. Les syndicats craignent ainsi que leurs avantages soient remis en cause, même si la direction de Martinique Transport a promis une garantie de l’emploi.

Ces derniers jours, ils ont donc mené plusieurs actions, opérations escargots, blocage de l’accès à deux importants centres commerciaux ainsi que de la SARA (Société Anonyme de Raffinerie des Antilles), ce qui a entraîné d’importants retards de livraison dans les 87 stations-service de l’île et des pénuries de carburants.

Les grévistes ont également visé les entrées du Grand Port Maritime de Martinique qui a déposé un référé contre la CFTU après l’incendie de trois bus à quelques centaines de mètres seulement de l’appontement en carburants. Deux autres bus ont été incendiés ailleurs. Jeudi, les grévistes ont accepté de lever leurs blocages devant la SARA et l’une des entrées du port après une rencontre avec le préfet. Les négociations devraient reprendre ce vendredi matin.