Lutte contre la dengue : Le Haut Conseil de la Santé Publique ne juge pas nécessaire la commercialisation du Dengvaxia à la Réunion et à Mayotte

Lutte contre la dengue : Le Haut Conseil de la Santé Publique ne juge pas nécessaire la commercialisation du Dengvaxia à la Réunion et à Mayotte

Les deux départements de l’océan Indien n’ont pas connu une période épidémique assez forte, selon le Haut Conseil à la Santé Publique pour permettre une introduction de ce vaccin dans ces territoires.

La commercialisation du vaccin contre la dengue à la Réunion était un souhait du député Thierry Lebreton qui avait interpellé la Ministre de la Santé Marisol Touraine dans un courrier en janvier dernier. Cette fois, c’est le Haut conseil de la santé publique qui a rendu son avis sur la question. Cette institution ne recommande pas l’introduction du vaccin contre la dengue à la Réunion et à Mayotte. Le Haut conseil estime que « si la circulation de virus de la dengue est avérée à La Réunion et à Mayotte, ces deux territoires ne sont pas des zones de haute ou moyenne endémicité : la dernière épidémie de dengue à La Réunion remonte à 1977-1978 et aucune épidémie majeure n’a été enregistrée à Mayotte. ». Pourtant, le département de la Réunion connait depuis peu une recrudescence de la propagation du virus dans l’île. Au total, depuis fin 2015, 209 cas autochtones de dengue ont été identifiés selon le dernier relevé de l’ARS de l’Océan Indien.

Une vaccination possible dans les  territoires français d’Amérique

 Le Haut Conseil à la Santé Publique s’est également prononcé sur la situation épidémiologique des départements du bassin antillo-guyanais. L’autorité administrative n’écarte pas  un programme de vaccination pour les trois collectivités. A l’inverse de la Réunion et de Mayotte, « ces territoires sont des zones de haute  et moyenne incidences de la dengue »,souligne le Haut conseil de Santé dans son avis. Depuis  les années 2000, 4 ou 5 épidémies de dengue ont circulé dans ces trois régions d’outre-mer, dont une de grande ampleur en 2010 en Martinique et Guadeloupe. Le moustique Aedes aegypti, vecteur principal de la transmission est très présent dans cette zone. Malgré cet avis favorable du Haut conseil, ce dernier affirme la neccesité de mener une enquête plus longue sur les conditions d’application de ce vaccin.  « La détermination de la population qui serait ciblée nécessite une expertise qui ne peut être réalisée dans un délai aussi court, d’autant qu’il existe une incertitude sur la tranche d’âge pour laquelle l’AMM (autorisation de mise sur le marché,ndlr) sera octroyée », ajoute-t-il. Le Haut conseil de la santé publique a indiqué qu’il rendra un autre avis complémentaire d’ici l’automne prochain.