Les « Témoins d’Outre-mer », un espace d’expression participatif des ultramarins.

Les « Témoins d’Outre-mer », un espace d’expression participatif des ultramarins.

© Nathalie Guyon/ France Ô

Rencontre avec les deux présentateurs des Témoins d’Outre-mer, une émission diffusée quotidiennement sur France Ô. Un programme innovant qui allie contributions des internautes et décryptage des sujets d’actualités. 

Depuis le 19 février, l’émission « Les Témoins de l’Outre-mer » diffusée tous les jours sur France Ô interpelle le téléspectateur sur un sujet d’actualité. Un programme qui pour originalité et particularité de donner la parole à des contributeurs s’exprimant sur une thématique précise. Aux manettes de ce nouveau programme, Sabine Quindou et Elyas Akhoun, deux journalistes qui présentent en alternance et questionnent un expert ou une personnalité sur un sujet précis. Deux professionnels de l’information qui partagent plusieurs points communs. D’abord, ils ont fait leurs premières armes journalistiques au sein de RFO. Puis ils partagent le même gouts pour les longs formats et le décryptage. Sabine Quindou a animé pendant plusieurs années l’émission « C’est pas sorcier » mais aussi des émissions pour Thalassa. Même passion aussi pour Elyas Akhoun qui, en plus de la présentation du journal Info soir sur France Ô, est à la tête d’une case documentaire sur les sociétés ultramarines, Archipels.

Qu’est-ce-qui vous a plu dans le concept de cette émission?

Sabine Quindou : C’est une émission basée sur les contributions, donc sur les réactions des gens sur l’actualité et leur participation.Dans ce concept, je trouvais intéressant de chercher un moyen d’être en contact direct avec le public par le biais des contributions. Cette plate-forme doit devenir un espace d’expression. Je voulais également me ré-intéresser à l’Outre-mer. D’origine martiniquaise, je me sens concernée par ce qui se passe dans ces régions. Le magazine « les Témoins d’Outre-mer » est la vitrine de la plate-forme web « ltom.fr ». Cette plate-forme doit devenir un espace d’expression.

Elyas Akhoun: Les Témoins d’Outre-mer est vraiment un rendez-vous participatif. Aimant l’interactivité, je trouve cela intéressant que les internautes ultramarins  puissent lancer des contributions, participer et s’exprimer sur des sujets donnés. L’interactivité des internautes est aussi enrichissante pour la compréhension des thématiques sur l’Outre-mer. J’affectionne ce type d’émissions où celui qui nous regarde peut également réagir et participer.

Comment les contributions sont-elles sélectionnées pour l’émission ?

Sabine Quindou : Au départ, nous avons sollicité des contributeurs sur des sujets que nous avions sélectionnés. Aujourd’hui, il y a des contributions qui commencent à arriver de manière spontanée. Nous avons aussi des contributeurs réguliers qui commencent à apparaître, qui s’expriment sur nos réseaux sociaux et qui échangent entre eux. Nous espérons d’ici un an atteindre notre vitesse de croisière.

Quelle est la contribution qui vous a le plus marqué ? 

Elyas Akhoun : L’émission sur les mineurs de Mayotte m’a beaucoup plu ! Il y a une émission qui m’a beaucoup touché avec le parcours d’une jeune Réunionnaise, Lou Lubie, une jeune créatrice de jeux vidéos. J’ai beaucoup apprécié sa capacité d’initiative, de motiver les jeunes et surtout son esprit entrepreneurial. Je pense que des jeunes comme Lou Lubie sont l’avenir et l’avenir de l’Outre-mer. Et pour moi, l’Outre-mer ne doit pas rater le virage du numérique.

http://dai.ly/x41baa3

Peut-on espérer un développement de ce type d’émissions ?

Sabine Quindou: Il faut qu’il y ait davantage d’émission de ce type même si le médium télé reste une lucarne qui diffuse de l’image. Mais avec les nouvelles technologies,on peut aujourd’hui la connecter. Ce type de programme permet de diversifier l’offre télévisuelle. Il ne faut pas que la télé soit qu’un « robinet à images ».

Elyas Akhoun: À l’ère d’Internet Facebook et de Twitter, cette émission est un bon point de départ, puisqu’aujourd’hui on ne peut faire d’émission sans faire réagir les téléspectateurs. Je pense que ce type d’émission est le modèle vers lequel on va tendre à l’avenir. Nous recevons souvent sur les plateaux de journaux ou d’émissions des experts ou des historiens mais je pense que l’apport d’avis de contributeurs intéressant car il enrichit le débat et l’émission. Je prends pour exemple la contribution d’une personne investie au sein d’une association aidant les mineurs mahorais. Tout comme les experts, il faut aussi des personnes qui sont dans l’action. Et moi j’aime çà quand les gens agissent, quand ils sont pragmatiques. Et lorsqu’ils peuvent témoigner, c’est encore mieux !

Quels conseils donneriez-vous au public qui souhaite témoigner, s’exprimer ?  

Sabine Quindou : Que ces personnes n’hésitent pas à témoigner ! La plate-forme permet de réagir aux sujets qu’on le propose mais elle laisse la possibilité aux internautes de lancer leur propre appel à témoins. À notre charge ensuite de trouver l’expert ou l’interlocuteur pour répondre  à leurs attentes, sinon l’interactivité ne marche plus. Et cela serait pire que tout car c’est décevoir cette attente et se décrédibiliser à la fois. Cet outil internet permet de créer des  communautés et de s’exprimer. Alors qu’ils prennent la place! Les contributeurs ne doivent surtout hésiter à choisir de beaux arrières-plans pour l’image, car c’est tellement agréable de voir la plage des Salines depuis Paris ! (rires)

Elyas Akhoun : Je leur dirais que « les Témoins d’Outre-mer », ce sont eux ! Qu’ils n’aient pas peur de participer car ce sont eux qui font l’émission ! Sans eux, l’émission « Les Témoins d’Outre-mer n’existerait pas ! Mon rêve est que «  les Témoins de l’Outre-mer » continue le plus longtemps possible. Il faut continuer à faire vivre ce type d’émissions participatives. Je compte vraiment sur tous les ultramarins, qu’ils soient de Saint-Pierre-et-Miquelon, en Martinique ou à Wallis-et-Futuna pour réagir sur les sujets d’actualité.