Le Pape François saluant les membres d’une communauté amérindienne vivant dans l’Amazonie, au Pérou, ce 19 janvier ©REUTERS / Henry Romero
Le pape François a lancé vendredi, lors de sa première visite en Amazonie, dans le sud-est du Pérou, un cri d’alarme devant des milliers d’indigènes de plusieurs pays en estimant que « les peuples autochtones amazoniens n’ont jamais été autant menacés ».
« Probablement, les peuples autochtones amazoniens n’ont jamais été autant menacés sur leurs territoires qu’ils le sont présentement », a jugé le pape dans son discours prononcé dans la ville de Puerto Maldonado. « J’ai beaucoup désiré cette rencontre », a déclaré le pape en énumérant les noms d’une vingtaine de peuples d’Amazonie présents dans une salle bondée. « Merci de votre présence et de m’aider à voir de plus près, dans vos visages, le reflet de cette terre. Un visage pluriel, d’une diversité infinie et d’une énorme richesse biologique, culturelle, spirituelle », a ajouté François, né en Argentine et très sensible au sort des peuples indigènes de l’Amérique latine.
« Une réserve inépuisable des États »
Extraction minière, exploitation du pétrole, du gaz, du bois ou de l’or, monocultures agro-industrielles : le pape a égrené tous les intérêts économiques qui se disputent le poumon vert de la planète. « Nous devons rompre avec le paradigme historique qui considère l’Amazonie comme une réserve inépuisable des Etats sans prendre en compte ses populations », a martelé le pape. En opposant la sauvegarde de « la culture, la langue, les traditions, les droits et la spiritualité des peuples indigènes ».
Pour François, « la défense de la terre n’a d’autre finalité que la défense de la vie ». « Nous savons la souffrance que certains d’entre vous endurent à cause des déversements d’hydrocarbures qui menacent sérieusement la vie de vos familles et contaminent votre milieu naturel », a-t-il stipulé. Le pape a aussi eu une pensée pour les peuples indigènes isolés : « Continuez à défendre ces frères les plus vulnérables », a-t-il lancé. « Leur présence nous rappelle que nous ne pouvons pas disposer des biens communs selon l’avidité de la consommation », a ajouté le pape, pourfendeur infatigable de la consommation effrénée des pays riches.
Avec AFP.