Port Vila au Vanuatu ©Wikicommons
La majorité des États et territoires insulaires du Pacifique sud sont encore préservés de l’épidémie de Covid-19. Une aubaine au regard de leurs infrastructures sanitaires fragiles.
La République des Palaos, les Îles Marshall, les Kiribati, les Îles Salomon, le Vanuatu, les Tonga, les Samoa, Nauru, la Micronésie, Tuvalu ou encore la Collectivité d’Outre-mer Wallis et Futuna : tels sont les derniers lieux sur la planète encore préservés de l’épidémie mondiale de coronavirus.
De même, si les Fidji, la Nouvelle-Calédonie ou la Polynésie française comptent respectivement 16, 18 et 51 cas, force et de constater que ceux-ci se concentrent sur leurs îles principales. À Tahiti et sa proche voisine Moorea pour l’exemple de la Polynésie. La quelque centaine d’autres îles habitées de cette Collectivité ultramarine ne recense aucun cas.
Coronavirus : En Polynésie, le confinement prolongé jusqu’au 29 avril
L’absence de l’épidémie s’expliquerait essentiellement par l’isolement géographique de ces îles. Et l’arrêt des vols a considérablement accentué leur isolement. Pour Wallis et Futuna, l’arrêt des vols commerciaux vers et depuis Nouméa est arrivé tôt dans la chronologie épidémiologique, dès la mi-mars. Seul un vol cargo a été assuré le 3 avril. La Polynésie française a également suspendu la desserte entre son île principale et ses archipels, afin de préserver les îles éloignées tout juste équipées d’un dispensaire, un infirmier et un médecin.
Les derniers pays n’ayant pas déclaré de cas de #covid_19 #AFP @AFPgraphics pic.twitter.com/TOZ8ojr26r
— Agence France-Presse (@afpfr) April 10, 2020
L’isolement géographique, la fermeture des frontières aériennes, le confinement : autant de raison qui peuvent expliquer cette absence de cas dans ces îles. Mais récemment, le passage du cyclone Harold sur les Salomon, le Vanuatu, les Fidji et les Tonga pourrait éventuellement changer la donne.
Des levées de restriction du confinement ont été nécessaires pour permettre aux populations de se réfugier dans des abris. Et bien que l’absence de cas avant le passage du cyclone ajouté à la fermeture des frontières permettent de préserver ces îles, les dégâts observés sur place, notamment au Vanuatu où la seconde ville du pays a été détruite à 70%, font naître la nécessité d’une aide internationale.
Pacifique : La deuxième ville du Vanuatu dévastée par le cyclone Harold
La Nouvelle-Zélande a par ailleurs proposé l’envoi de son armée. Un dilemme : prendre le risque d’introduire le virus en se faisant aider au lendemain d’un cyclone dévastateur ou s’appuyer sur l’aide humanitaire à l’intérieure du pays pour continuer à être un des derniers État épargné par l’épidémie.