Le TGI de Cayenne en mode « dégradé » après la découverte de risques d’amiante

Le TGI de Cayenne en mode « dégradé » après la découverte de risques d’amiante

© RadioPeyi Guyane

Le Tribunal de grande instance (TGI) de Cayenne fonctionne « en mode dégradé », depuis que de potentiels risques d’amiante ont nécessité de transférer à l’extérieur les personnels et « les services indispensables », a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Une trentaine de magistrats et fonctionnaires du TGI ont obtenu de pouvoir exercer leur droit de retrait en raison d’un risque d’amiante non écarté, avait annoncé mercredi le président du TGI et magistrat du siège Patrick Chevrier. Ces droits de retrait font suite à la divulgation d’un rapport d’un bureau d’études faisant état d’un risque d’amiante dans une aile du tribunal censée faire l’objet de travaux de rénovation en mai.

Des analyses de l’empoussièrement ont été ordonnées pour le reste du « bâtiment historique qui jouxte (l’aile concernée, NDLR) et qui est relié par un couloir ». Selon le président du TGI, des travaux de rénovation ont commencé depuis deux ans au palais de justice sans études préalables relatives à l’amiante.
Le ministère de la Justice a confirmé que le TGI allait « fonctionner en mode dégradé pour mettre dans des bâtiments à l’extérieur les services indispensables ».

Le palais de justice a été fermé « sine die pour l’instant », a indiqué le procureur Samuel Finielz au site internet Guyaweb. « On investit deux Algeco qui se trouvent être sur l’emprise immobilière du palais de justice, mais que nous n’avons pas fermés, parce que nous considérons qu’il s’agit d’endroits qui sont sur des zones sécures », a-t-il précisé.
Les audiences pénales ont été déplacées à la Cour d’appel, qui se trouve dans un autre bâtiment.

Mais les avocats de Cayenne, « considérant que les risques que toute l’enceinte du tribunal de grande instance comporte des particules amiantées sont bien réels », ont rappelé que « les dossiers, mobiliers et matériels exposés devraient être consignés et immobilisés pour éviter de contaminer d’autres sites », et ont refusé « par principe de précaution d’assister aux audiences éventuellement tenues au sein du palais et celles où les dossiers seront transférés du site du TGI vers d’autres sites ».
Dès jeudi, le juge Chevrier qui présidait l’audience en correctionnelle, a indiqué que quatre dossiers sur six n’avaient pas pu être jugés : « En effet, l’absence des prévenus interdit de les juger car ils n’ont pas été régulièrement convoqués à la bonne adresse : nouvelle salle d’audience! »

Le député Gabriel Serville (GDR) et le sénateur Antoine Karam (LREM) ont, dans des courriers séparés, interpellé la garde des Sceaux Nicole Belloubet sur cette situation.

Avec AFP