Le Poisson-lion ou rascasse bientôt dans toutes les assiettes caribéennes !

Le Poisson-lion ou rascasse bientôt dans toutes les assiettes caribéennes !

Lors du 7ème sommet de l’Organisation des Etats de la Caraïbes, les états-membres se sont réunis autour d’un plan pour combattre l’invasion du poisson-lion dans les eaux de la mer des Caraïbes.  Parmi une des pistes envisagées, le consommer. 

Suite à son introduction accidentelle ou intentionnelle depuis la Floride au début des années 90, le poisson lion est devenu une menace importante pour les récifs coralliens s’étendant des Bermudes au nord de l’Amérique du Sud, colonisant progressivement vers le sud ces espaces marins. Ce poisson aux épines très venimeuses est considéré comme une espèce invasive dans la région caribéenne, en raison de son mode de reproduction rapide, d’absence de prédateur, de sa voracité ainsi que sa résistance. Pour éradiquer ce fléau, certains pays comme Cuba, Costa Rica, Colombie, ou les Bahamas encouragent peu à peu leurs populations à consommer du poisson-lion.  À la Havane, « peu de restaurants cubains proposent la rascasse volante à leur menu et elle reste encore méconnue de la population », précise Delmis Cabrera biologiste marine à l’Aquarium national de La Havane.

etalrascasse

La manger, déjà une habitude dans les Antilles Françaises

Cependant, consommer du poisson-lion est déjà une réalité dans les Antilles-Françaises, notamment en Guadeloupe et en Martinique. Il y a été observé officiellement pour la première fois en octobre 2010,  Une stratégie de lutte à été mise en place, coordonnée par les Directions de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DEAL) de Guadeloupe et Martinique afin, entre autres,  de faire connaître ce poisson auprès des usagers de la mer et prévenir les accidents, lancer des campagnes de capture pour contrôler l’invasion de cette espèce. Aujourd’hui, les pêcheurs de l’île le vendent sur leurs étals. Il se consomme à toutes les sauces et sa chair est comparable à celle du mérou. En Guadeloupe, le Comité des Pêches organise régulièrement des dégustations et, désormais, plusieurs restaurants de l’île proposent du poisson lion dans leur menu.

© DEAL

Le poisson-lion peut être consommé frit, en court-bouillon ou en blaff © DEAL

Venimeux mais bon pour la santé

En dépit de son venin, la chair du poisson-lion serait dotée de qualités nutritives importantes. La biologiste Delmis Cabrera reconnaît que celle-ci peut être « vénéneuse » mais aussi « exquise, et très convoitée ». « Sa chair juteuse est pleine de vitamines. Nous incitons les Cubains à la pêcher et la manger, ajoute-t-elle. Dans certaines îles de la Caraïbe, on lui prête également des vertus aphrodisiaques.