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Huit écoles primaires, dont quatre en Outre-mer, ont reçu jeudi, à l’occasion de la Journée mondiale des Océans, le label « Aire marine éducative » pour leur engagement en faveur de la protection du milieu marin, a annoncé l’Agence française pour la biodiversité. Ce concept d’aire marine éducative est né en 2012, aux îles Marquises.
Ce label, décerné pour la première fois dans l’Hexagone et dans les Outre-mer (hors Polynésie française), récompense les écoles qui ont conduit pendant un an un projet pédagogique et éco-citoyen de connaissance et de protection du milieu marin, indique l’Agence sur son site.
Les élèves et les enseignants de ces établissements ont ainsi géré une zone littorale de petite taille de manière participative et en suivant des principes définis dans une charte. Parmi les établissements récompensés, l’école du Forestou à Brest (Finistère), l’école Curie-Pasteur à Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales). En Outre-mer, les écoles de Pamandzi 2 à Mayotte, d’Herman Michel en Martinique, de Bragelogne en Guadeloupe et de Saint-Leu centre à La Réunion, ont également reçu le label.
« L’école est très fière d’avoir obtenu ce label et des connaissances que ce projet nous a permis d’acquérir au niveau de notre environnement maritime proche », s’est félicitée Claire Bellec, enseignante à l’école du Forestou. Ces huit écoles, dont la labellisation sanctionne une phase d’expérimentation nationale lancée en 2016, vont continuer à développer leur projet dans les années à venir, a souligné François Morisseau, chargé du projet.
A l’occasion de la COP21, un partenariat avait été conclu entre le gouvernement de Polynésie française, où est né le concept en 2012 (voir encadré), et le ministère de l’Environnement afin que la démarche puisse se développer au niveau national. Un comité de pilotage a été mis en place pour accompagner le dispositif, ouvert à partir de la prochaine rentrée scolaire à l’ensemble des écoles primaires.
Avec AFP.
Les 8 écoles récompensées:
l’école du Forestou à Brest, référent : CPIE de Morlaix, Finistère,
l’école Jules Verne au Crotoy, référent : Réserve Naturelle Nationale de Baie de Somme en lien avec le PNM des estuaires picards et de la mer d’Opale, Somme,
l’école Curie Pasteur à Argelès-sur-mer, référent : Les enfants de la mer en lien avec le Parc naturel marin du golfe du Lion, Pyrénées orientales,
l’école de Bonifacio, référent : Réserve Naturelle Nationale des Bouches de Bonifacio, Corse du sud,
l’école de Bragelogne à Saint François, référent : Mon école ma baleine, Guadeloupe,
l’école Herman Michel au Carbet, référent : Le Carbet des sciences, Martinique,
l’école de Pamandzi 2, référent : Les Naturalistes de Mayotte en lien avec le PNM de Mayotte, Mayotte,
l’école de Saint-Leu centre, référent : Réserve Naturelle Marine de la Réunion, la Réunion
Les aires marines éducatives: Quand les élèves marquisiens montrent la voie
C’est effectivement aux îles Marquises, dans le nord de la Polynésie, qu’est né le concept d’aire marine éducative et plus précisément, de l’imaginaire des élèves de l’école primaire de Vaitahu (île de Tahuata). « Les enfants avaient alors exprimé leur souhait de devenir responsables de leur propre aire marine protégée dans la baie en face de leur école. Un premier projet a été élaboré et présenté lors du congrès international des aires marines protégées (IMPAC3) qui s’est tenu à Marseille en octobre 2013 ».
Par la suite, la démarche a été présentée à de nombreux événements internationaux, rencontrant à chaque fois un vif un vif succès. « La Polynésie française et les partenaires initiateurs (la fédération Motu Haka, l’ex Agence des aires marines protégées, le gouvernement polynésien et la CODIM) ont depuis structuré le concept pour en faire un label « aire marine éducative » (AME). Afin de consolider la démarche, un réseau pilote de six aires marines éducatives (baptisé « Pukatai » signifiant corail en marquisien) a été initié en 2014 dans l’archipel d’origine ».
C’est lors de la COP 21 de Paris, en décembre 2015, qu’un partenariat a été signé entre le Président polynésien Edouard Fritch et la ministre de l’Environnement Ségolène Royal, afin de « renforcer le réseau polynésien des aires marines éducatives et étendre la démarche à l’échelle nationale en respectant la philosophie du concept polynésien né aux Marquises ». Expérimenté au niveau national pendant l’année 2016/2017, il s’agit donc de la première vague de labellisation. En Polynésie française, pas moins de dix AME fleurissent actuellement.