©Cie Minière Montagne d’Or
Le débat national public sur le projet aurifère controversé Montagne d’or en Guyane s’ouvrira « début mars sur internet », et la première réunion publique aura lieu en avril, a indiqué vendredi la commission particulière de débat public au cours d’un point presse à Cayenne.
« Le débat » s’ouvrira par la mise en ligne de « la présentation factuelle » du projet aurifère prévu sur la commune de Saint-Laurent-du-Maroni, a expliqué vendredi Roland Peylet, membre de la Commission national de débat public (CNDP) et président de la commission particulière qui animera le débat. La « présentation » a été rédigée par la compagnie minière montagne d’or (CMO) appartenant au consortium russo-canadien (Nordgold-Columbus gold). Elle sera mise en ligne sur le site internet de la CNDP dévolu au projet, a ajouté Roland Peylet.
Les internautes pourront réagir au document. La première réunion publique se déroulera le 3 avril à Saint-Laurent, puis le 5 avril à Cayenne. « Une douzaine de rendez-vous » sont programmés à travers la Guyane par la Commission spéciale jusqu’à la « mi-juin ». A la demande des élus guyanais et de CMO, il a été décidé que le débat se déroulerait uniquement en Guyane.
Des ateliers thématiques seront aussi organisés. Le premier, dont la date n’est pas encore connue, portera sur « l’emploi ». « La question qui revient dans tous les entretiens que nous avons eus avec les acteurs du territoire est celle de l’emploi. Elle est mise en avant comme un atout majeur du projet », a expliqué Claude Brévan, membre de la commission particulière. « D’autres questions centrales, comme l’environnement, (…) viendront dans le temps », a-t-elle ajouté. Le projet minier rencontre une forte opposition de la part des associations environnementales et des Peuples amérindiens de Guyane.
A l’issue, la commission spéciale rendra « un compte-rendu des débats et le cas échéant des recommandations pour le maître d’ouvrage pour les points les plus névralgiques ». Selon Roland Peylet, la logistique du débat s’élève à « 750 000 euros », payés par le consortium minier. « Les experts indépendants » qui interviendront à la demande de la commission spéciale et les frais des membres de celle-ci sont « payés par l’Etat ».
Le projet industriel doté d’une usine à cyanuration (Seveso 3) est envisagé en pleine forêt tropicale, sur 8 km2. « 3200-3900″ emplois directs, indirects et induits seront créés pendant les dix ans d’exploitation assurée, pour 85 tonnes d’or extraites, selon les promoteurs. Le chômage est supérieur à 20% en Guyane. Le projet était soutenu par Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre de l’Economie, mais il est rejeté par le ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot. En cas de feu vert par le gouvernement, le chantier commencera en 2019, la production en 2022.
Avec AFP.