Pour les nouveaux arrivants en Guadeloupe, la quarantaine est imposée par le préfet. Selon l’ordre des avocats, il s’agit là d’une atteinte à la liberté de circuler. Ce mercredi 6 mai, le conseil d’État qui a débouté les avocats de leur recours.
Le conseil d’État estime que «le placement en quarantaine des personnes arrivant en Guadeloupe constitue, […] une mesure pertinente pour lutter contre la propagation du virus, eu égard à la relative maîtrise de l’épidémie à l’intérieur de la collectivité, au caractère insulaire de cette dernière et à la circonstance que plus de la moitié des contaminations qui y ont été recensées ont pour origine l’arrivée de personnes venant de l’extérieur de son territoire ».
Une mesure adaptée
Le conseil d’État rappelle que le comité scientifique a jugé, concernant la situation des Outre-mer, « que le stade précoce de l’épidémie dans ces collectivités et l’insularité de la plupart d’entre elles rendent utiles d’autres mesures que le seul confinement de la population […], en particulier l’isolement des patients positifs et la mise en quarantaine des nouveaux arrivants ».
Le comité a recommandé, « en particulier pour la Guadeloupe, de « continuer, dans un contexte de faible arrivage, à pratiquer la quatorzaine à l’arrivée des voyageurs, idéalement en structure dédiée», rappelle le conseil d’État, qui juge qu’il « n’apparaît pas […] que le préfet aurait pris une mesure non nécessaire, eu égard à la situation actuelle de l’épidémie dans la collectivité ».
Il n’apparaît pas non plus, selon le conseil d’État, que cette mise en quarantaine « serait […] inadaptée ou disproportionnée au regard de l’objectif de sauvegarde de la santé publique et porterait une atteinte manifestement illégale à la liberté d’aller et venir ou au droit de mener une vie familiale normale ».