Le Centre hospitalier de Mayotte pointé par la Chambre régionale des comptes

Le Centre hospitalier de Mayotte pointé par la Chambre régionale des comptes

©Ornella Lamberti / AFP

Le Centre hospitalier de Mayotte (CHM), qui « détient le quasi-monopole de l’offre de soins » dans l’île, doit améliorer sa gouvernance et son pilotage financier, mais aussi sa gestion des ressources humaines et son attractivité, souligne mardi un rapport de la Chambre régionale des comptes.

La chambre insiste également sur la nécessité de la « reconstruction-restructuration » de l’hôpital, et sur « l’arrivée annoncée d’opérateurs privés » sur l’île, « une chance pour le CHM, qui ne peut assumer seul l’offre de soins ». L’hôpital dispose d’un budget de plus de 223 millions d’euros et emploie 2 251 agents et plus de 250 médecins, note le rapport portant sur les exercices 2015 à 2019.

« Le CHM doit faire face à un isolement géographique qui conditionne tant sa politique de recrutement que d’approvisionnement, le tout aggravé (…) par des conflits sociaux fréquents et imprévisibles », constate la chambre régionale, qui note aussi que « l’explosion démographique en grande partie générée par l’immigration comorienne » impacte l’activité de l’hôpital « qui est à dominante gynécologique et obstétrique ».

A la différence de la plupart des hôpitaux publics, le CHM bénéficie d’un financement « par dotation globale, plus favorable que celui de la tarification à l’activité », note la chambre régionale, selon qui l’établissement doit conserver ce régime qui « permettra le rattrapage du retard » de Mayotte en matière de santé.

Mais l’établissement doit faire preuve d’une « gouvernance améliorée », réaliser des « progrès significatifs » en matière de « pilotage opérationnel de l’établissement », et « régulariser » certaines de ses activités, comme les disciplines de gynécologie obstétrique, réanimation pédiatrique, néonatologie et pédiatrie, aujourd’hui « exercées sans autorisations » administratives.

En matière de ressources humaines, la chambre constate que le CHM, pour résoudre ses problèmes de fidélisation du personnel, accorde « sans base légale » une sur-rémunération de 40% « aux personnels contractuels non médicaux » (4,5 millions d’euros en 2018), aux praticiens hospitaliers contractuels (880 000 euros) et aux internes (90 000 euros). « L’octroi de ces avantages ne suffit pas à fidéliser le personnel médical» mais «aboutit à ce que des contractuels, par le cumul de divers avantages (transport, hébergement, mise à disposition de voiture, sur-rémunération) soient mieux rémunérés que des titulaires », déplore le rapport.

Avec AFP.