L’appel des Outre-mer pour Habitat III

L’appel des Outre-mer pour Habitat III

A l’occasion du colloque « la ville tropicale en métamorphose » qui s’est tenu au sénat le 8 Juin 2016 sous le parrainage du sénateur Jacques Cornano, des personnalités, élus, associations se sont retrouvés pour identifier les pistes de réflexion et d’action à mettre en place pour la conférence Habitat III en Octobre prochain. A l’issue de cette manifestation, Métamorphose Outremers, la FEDOM, Greencross et les sénateurs Karam et Cornano ont lancé un appel qui va désormais circuler pour rassembler d’autres signatures.

Métamorphose Outremers , la FEDOM , Greencross, le sénateur Antoine Karam, le sénateur Jacques Cornano, (et d’autres signataires en cours) encouragent les acteurs des Outre-mer français à se mobiliser pour la réunion Habitat III qui se déroulera en Octobre à Quito, en Equateur, sur le thème: le développement urbain durable, l’avenir de l’urbanisation ?

La population va s’accroitre et migrer de plus en plus vers les villes, vers les îles principales aux territoires finis. L’urbanisation durable est un enjeu primordial, d’autant que les villes de la ceinture tropicale et équatoriale auront, plus encore que les villes européennes, à faire face aux risques climatiques amplifiés des effets du réchauffement climatique. Elles connaitront des flux de migrations importants. Les îles ont défendu lors de la COP 21 leur survie : menaces de montée des océans, de salinisation des lentilles d’eau potable, elles doivent se faire entendre à Quito.

L'ensemble des participants au colloque Ville tropicale en métamorphose

L’ensemble des participants au colloque Ville tropicale en métamorphose

Le nouvel agenda urbain de l’Union Européenne est aujourd’hui connu. Il ne devrait retenir ni nouveaux financements, ni nouvelles réglementations. C’est ce qui ressort de trois années de discussion entre toutes les parties prenantes.

Pourtant les villes et territoires ont de plus en plus de responsabilités, vivent la baisse des dotations et des ressources financières, l’évolution de leur périmètre intercommunaux. Les villes d’Outre-mer ajoutent aux difficultés des territoires de l’Hexagone, les risques des villes tropicales et une construction de « l’identité réelle » inachevée.

Un plus grand regroupement est nécessaire entre les partenaires, pour une meilleure organisation multi acteurs, une meilleure territorialisation des fonds, un répertoire de « l’intelligence » existante plus efficace. Métamorphose Outremers et ses partenaires y travailleront. L’agenda urbain européen a retenu des thèmes prioritaires pour trois ans. La France piloterait le thème de la pauvreté urbaine auquel nous nous associerons.

Les grands enjeux de la Ville tropicale en métamorphose : la résilience, l'inclusion, le développement durable

Les grands enjeux de la Ville tropicale en métamorphose : la résilience, l’inclusion, le développement durable

Avec les partenaires qui nous ont accompagné dans cette journée nous appelons à la défense de la spécificité des villes tropicales et îliennes, nous lançons un appel pour enrichir la position française à Quito:

 poursuivre le travail de régularisation des questions foncières

– rappeler que notre mer est notre terre. Que l’océan n’est pas un espace foncier comme un autre. Que son énergie peut être mise au service des populations et que ses ressources doivent être protégées dans l’intérêt de tous. Comme l’air, il reste un patrimoine commun que l’humanité se doit de gérer

protéger la qualité de l’eau potable ressource rare dans les îles st fragile.

faire respecter les engagements de l’Accord de Paris : efficacité énergétique, autonomie, innovation. Intégration des objectifs énergétiques ambitieux à toutes les échelles de la planification territoriale et œuvrer à l’adoption d’un prix carbone pour réorienter le marché de l’énergie

– travailler à une ville inclusive qui ne laisse personne sur le côté : pour cela décloisonner l’information, améliorer la création d’indicateurs et d’inventaires. Parvenir à une plus grande prise en compte des savoirs faire locaux et des ressources locales : santé, construction, alimentation. Sur le plan normatif : prioriser la différenciation à l’universel, en demandant à la France d’appuyer à Bruxelles les spécificités tropicales.

– encourager les recherches sur la résilience et à défendre la décision prise l’an dernier à l’UNESCO d’intégrer aux nouvelles sciences du climat, les savoirs traditionnels comme ce fût le cas pour la santé . Préserver la biodiversité, culturellement associée aux modes de vie

– favoriser et multiplier les échanges de proximité en privilégiant l’Économie collaborative, sociale et solidaire en mettant la révolution numérique au service des territoires.

Cet appel sera associé à la construction d’un agenda des bonnes pratiques, notamment celles qui sont reproductibles et celles qui relèvent des savoir faire en terme de gestion d’un territoire fini.

Dominique Martin-Ferrari, Métamorphose Outremers.

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