La Réunion: L’ancien otage français, détenu au Nigeria, Francis Collomp est décédé

La Réunion: L’ancien otage français, détenu au Nigeria, Francis Collomp est décédé

© AFP

 Cet ingénieur à la retraite de 70 ans, séquestré par le groupe islamiste Ansaru de décembre 2012 à novembre 2013, s’est éteint des suites d’une longue maladie.

L’ex-otage français Francis Collomp, détenu au Nigeria par le groupe islamiste Ansaru de décembre 2012 à novembre 2013, est décédé mercredi soir, a annoncé sa famille. « Francis Collomp s’est éteint à 21h30 [19h30 à Paris] des suites d’une longue maladie » a indiqué la famille de cet ingénieur à la retraite de 70 ans, mariée à Anne-Marie Collomp, une Réunionnaise, et résidant depuis plusieurs années au Port, une commune de l’ouest de l’île.

Enlèvement le 19 décembre 2012

Le 19 décembre 2012, Francis Collomp alors âgé de 63 ans avait été enlevé à Rimi, à 25 km de Katsina dans le nord du Nigeria. Il effectuait une mission pour une société spécialisée dans les énergies renouvelables. Ses ravisseurs avaient attaqué la résidence où logeaient les cadres de l’entreprise, tuant un agent de sécurité et un voisin, tous deux nigérians avant de repartir avec leur otage.

A La Réunion, une grande solidarité s’était mise en place. Plusieurs actions de soutien à Francis Collomp avaient été organisées.

La première preuve de vie de l’ingénieur n’arrivera que le vendredi 27 septembre 2013, 283 jours après son enlèvement. Ansaru diffuse une vidéo où l’on voit l’otage lire un texte en anglais. Il appelle notamment les gouvernements français et nigérian à ouvrir des négociations en vue de sa libération.

Fuite romanesque

Quelques semaines plus tard, le samedi 16 novembre 2013 Francis Collomp parvient à s’enfuir dans des conditions « dignes d’un roman d’aventures » commente François Hollande alors président de la République. C’est lui qui donnera à Anne-Marie Collomp, l’épouse de l’ingénieur, tous les détails de l’évasion. Francis Collomp avait pris la fuite pendant la prière de ses geôliers. « Ils priaient toujours pendant quinze minutes et, là, ils n’avaient pas verrouillé la porte de la cellule. Je suis sorti et je me suis mis à courir. J’ai arrêté un taxi-moto et je lui ai demandé de m’emmener au poste de police le plus proche. C’est de là que l’ambassade de France a été prévenue », raconte l’ex-otage à son retour en France le 18 novembre 2013.

L’ingénieur, qui a perdu 30 kg en captivité, explique avoir préparé méthodiquement son évasion, en entretenant sa forme physique avec un véritable entraînement de sportif. « Je marchais 10 à 15 kilomètres par jour, en tournant en rond dans ma cellule, ça me permettait d’envisager des scénarios d’escapade ». « Dès que j’ai été enlevé, j’ai pensé à m’évader » souligne-t-il.

Francis Collomp est de retour à La Réunion le 25 novembre 2013. Il est accueilli en héros à l’aéroport de Sainte-Marie. L’ingénieur publie en 2015 L’évasion, un livre témoignage où il raconte sa captivité. Un projet de film est lancé. Il n’a pas encore été concrétisé.

Avec AFP