La rentrée des classes en Outre-mer : En pirogue, en décalé et en uniforme

La rentrée des classes en Outre-mer : En pirogue, en décalé et en uniforme

Photographie d’archive prise en 2008, montrant des élèves amérindiens du Haut-Maroni se rendant à l’école en pirogue, sur le fleuve Maroni près de Remire-Montjoly, en Guyane ©Jody Amiet / AFP

Ils se rendent à l’école en pirogue, ne rentrent chez eux que deux fois par an à cause de l’éloignement, font leur rentrée en février, portent des uniformes ou des pagnes : la rentrée des classes des élèves ultramarins ne ressemble pas toujours à celle de l’Hexagone.

Guyane : 

Les élèves, qui reprennent le 3 septembre, doivent parfois faire plusieurs heures de navigation pour se rendre à l’école ou au collège, et certains, en internat, ne rentrent chez eux que deux fois par an. Dans quelques communes enclavées au bord des fleuves, la tenue traditionnelle pour se rendre à l’école est le pagne. Des intervenants en langues maternelles (amérindiennes ou créoles) commencent à être mis en place dans les écoles. Faute de classes, « la scolarisation à partir de 3 ans, notamment à Saint-Laurent-du-Maroni, n’est pas effective », selon la Fédération autonome des parents d’élèves et étudiants de Guyane.

©Jody Amiet / AFP

©Jody Amiet / AFP

Nouvelle-Calédonie : 

Le calendrier est décalé à cause de l’été austral (octobre à avril), trop chaud pour faire travailler les élèves. La rentrée scolaire est prévue le 18 février 2019, après les vacances d’été, qui s’étalent de mi-décembre à mi-février généralement. Le bac se passe en décembre. Depuis 2017, une tenue commune ou réglementaire est obligatoire dans toutes les écoles maternelles et primaires de la province Sud. La majorité des collèges a aussi une tenue réglementaire, qui consiste souvent en un polo floqué au nom de l’établissement. Les élèves doivent porter un pantalon ou une jupe bleue. Au lycée,l’habillement est libre.

Polynésie :

Malgré là aussi des saisons décalées, les élèves polynésiens ont repris l’école le 16 août et restent sur un calendrier proche de celui de l’Hexagone, au contraire du calendrier « climatique » de la Nouvelle-Calédonie. Cela facilite les démarches pour les bacheliers qui poursuivent leurs études en France hexagonale, moins pour ceux qui vont étudier en Nouvelle-Zélande ou ailleurs dans le Pacifique, et qui perdent 6 mois. Ce qui n’empêche pas de nombreux bacheliers polynésiens à choisir la Nouvelle-Zélande, l’Australie, le Canada et même les États-Unis pour poursuivre leurs études.

Le Lycée-Collège privé catholique La Mennai à Papeete, l'un des plus important de Polynésie, accueille de nombreux élèves marquisiens en internat ©Capture

Le Lycée-Collège privé catholique La Mennai à Papeete, l’un des plus importants de Polynésie, accueille de nombreux élèves marquisiens en internat ©Capture

Dans la plupart des collèges, les élèves doivent porter un uniforme, un simplet-shirt, avec une couleur différente pour chaque établissement. La population est éclatée sur plus de 75 îles (sur les 118 au total), dans un archipel grand comme l’Europe. Si chaque île a, au moins, une école primaire, les collégiens doivent ensuite partir en internat, dans les îles disposant d’un collège et certains ne retournent que rarement en famille, durant les grandes vacances scolaires. C’est notamment le cas des élèves marquisiens, qui sont nombreux à descendre jusqu’à Tahiti pour poursuivre leur scolarité.

La Réunion : 

La rentrée a eu lieu le 17 août, avec un calendrier en général organisé sur la base de huit semaines de cours pour deux semaines de vacances. Les vacances de Noël s’étalent sur quatre semaines. Les élèves réunionnais disposent d’un jour férié supplémentaire, le 20 décembre, date marquant la fin de l’esclavage dans l’île.

©Richard Bouhet / AFP

©Richard Bouhet / AFP

Mayotte : 

La rentrée a eu lieu le 23 août, et pour la première fois, le dispositif de 12 élèves en classe de CP a été mis en place dans une école de Kaweni (est). Avec plus de 100.000 élèves recensés, le manque de classes est criant, et dans beaucoup d’écoles, les élèves vont en cours par rotation, soit le matin, soit l’après-midi. On estime qu’il faudrait ouvrir une salle de classe par jour pour accueillir dans de bonnes conditions la population scolaire actuelle et à venir. Là encore, faute de place, la scolarisation dès trois ans n’est quasiment pas assurée. Cette année, en raison des séismes qui frappent l’archipel depuis mai, certaines classes ont été déplacées dans des préfabriqués. Lors de sa visite sur l’île en début de semaine dernière, le ministre de l’Éducation nationale a confirmé une enveloppe de 500 millions d’euros sur l’ensemble du quinquennat.

Jean-Michel Blanquer en visite à Mayotte la semaine dernière ©Twitter / Jean-Michel Blanquer

Jean-Michel Blanquer en visite à Mayotte la semaine dernière ©Twitter / Jean-Michel Blanquer

Antilles : 

La rentrée des élèves est prévue le 4 septembre, et l’uniforme est courant. En Martinique notamment il s’est généralisé. En fonction des établissements, celava du simple tee-shirt avec le logo de l’établissement à un uniforme plus élaboré qui doit bien souvent être confectionné par une couturière. Avant la rentrée, on constate une ruée chez ces dernières. A Saint-Martin, dévasté par l’ouragan Irma en 2017, la rentrée se fera avec environ 15% d’élèves en moins par rapport à 2017. Des travaux ont été engagés dans tous les établissements endommagés par l’ouragan, mais certains sont en retard. Des préfabriqués ont été installés dans certains cas pour accueillir les élèves.

Avec AFP.