La Polynésie française pleure Matariki

La Polynésie française pleure Matariki

Disparu en mer mardi après-midi, le corps du jeune Matariki Henriou, originaire de l’île de Tahiti, a été retrouvé sans vie jeudi matin, sur le récif de la passe de Avahiti, dans la commune de Paea. En Polynésie française, l’émotion est vive et les messages de soutien à la famille de Matariki sont nombreux.

Comme tous les Polynésiens et les insulaires en général, Matariki chérissait l’océan. À 16 ans, il était passionné de paddle board: une planche plus longue et épaisse que la moyenne, qui allie à la fois surf et rame. C’est donc tout naturellement que le jeune homme, accompagné d’un ami, s’est rendu sur l’eau afin de s’abandonner à sa passion, mardi après-midi, dans le lagon de Paea. Néanmoins, les conditions météorologiques n’étaient pas idéales pour une balade paisible. La houle du sud fait petit à petit son retour et une partie de la Polynésie était en vigilance orange « forte houle » lors des faits. Se laissant surprendre par un fort courant sortant dans la passe de Tevahi, les deux amis ont été emportés au large. L’ami de Matariki a réussi, avec beaucoup de mal, a regagner le rivage après près de 15h de combat contre l’océan. Matariki, lui, n’y reviendra pas.

La famille, les proches, les autorités et beaucoup de polynésiens ont redoublés d'efforts pour retrouver Matariki ©TNTV

La famille, les proches, les autorités et beaucoup de polynésiens ont redoublés d’efforts pour retrouver Matariki ©TNTV

De l’espoir à la résignation

Dès 16h mardi, l’ami de Matariki alerte les secours: des hélicoptères survoleront les lieux jusque tard dans la nuit de mardi. Le lendemain à l’aube, les recherches reprennent. Les pompiers, les gendarmes, la FEPSM, l’armée de l’air, les pêcheurs et de nombreux volontaires réunissent leur efforts pour retrouver Matariki, sans succès. Seul son paddle sera retrouvé, mercredi après-midi, au large de l’île de Moorea. Sur les réseaux sociaux, des messages d’espoirs sont lancés, des prières, des informations sont également échangées. La paroisse Christ-Roi dans la commune de Faaa a dédié sa messe de mercredi soir au jeune Matariki. Au sein de la population, chacun y va de son soutien envers les proches de Matariki. Hélas, la solidarité polynésienne ne suffira pas à ramener Matariki à sa famille. Jeudi matin, celle-ci reprend les recherches et découvre le corps, sans vie, du jeune garçon sur le récif de la passe de Avahiti. L’espoir fait place à la tristesse et à la résignation. Matariki signifiant « pléiades » en tahitien, un Polynésien, Moetai B., évoquera un poème sur celles-ci pour adresser ses condoléances à la famille.

« Les pléïades, dans leur cycle immuable,
Sur les humains glissant sur le sable,
Jettent leur lumière comme un rappel,
Que nous sommes de fragiles citadelles,
Face aux éléments fondateurs. »

©Maui Neri

©Maui Neri