Une campagne de démoustication en Polynésie ©Shutterstock
Les mesures sanitaires prises pour lutter contre la pandémie de Covid-19 ne doivent pas entraver les actions de démoustication Outre-mer, alors que l’épidémie de dengue a débuté dans plusieurs territoires ultramarins, recommande l’agence sanitaire Anses.
« L’arrêt des opérations de lutte » contre les moustiques « pourrait avoir des conséquences sanitaires graves », estime l’Agence nationale de sécurité sanitaire dans un avis publié mercredi. Or « le confinement instauré le 17 mars dans l’ensemble des territoires français pour lutter contre la propagation du Covid-19 a freiné, voire stoppé, la mise en œuvre » des campagnes anti-moustiques déployées chaque année Outre-mer pour lutter contre les maladies transmises par ces insectes, et en particulier la dengue, observe l’Anses.
« Dans le même temps, l’augmentation des dépôts sauvages, due aux opérations de nettoyage des foyers confinés, à la fermeture des déchetteries les premières semaines du confinement et aux perturbations de la collecte des déchets, a également contribué à une multiplication des gîtes larvaires de moustiques », ajoute-t-elle.
Aussi, elle recommande « la reprise des actions de lutte anti-vectorielle habituellement prévues » (élimination des eaux stagnantes favorisant la ponte des moustiques, utilisation d’insecticides ou de répulsifs, campagnes de sensibilisation dans les médias et par porte à porte…), « sous réserve de la mise en place de conditions minimisant les risques de transmission » de la maladie Covid-19. Seules les « actions nécessitant des rassemblements de personnes » doivent être évitées.
L’Anses souligne aussi « le besoin de continuer à délivrer une information soutenue sur les risques épidémiques associés aux moustiques (dengue, zika, paludisme…) alors que l’attention générale se focalise sur la pandémie Covid-19 ». Depuis le début de l’année, on dénombre plus de 8 500 cas autochtones confirmés de dengue à La Réunion, dont 309 hospitalisations, et 9 décès dont 6 directement liés à cette maladie, selon l’Agence régionale de santé de l’île.
A Mayotte, on recensait au 6 mai 3 684 cas confirmés par test biologique, 340 hospitalisations et 16 décès (dont 4, pour le moment, ont été considérés comme directement liés à la dengue). Cette île de l’océan Indien, où le déconfinement a été reporté en raison d’une circulation toujours active du coronavirus, comptait dans le même temps mercredi 1 475 cas déclarés de Covid-19 (pour environ 2 500 cas dans l’ensemble des Outre-mer), 52 hospitalisations (dont 11 en réanimation) et 19 décès.
Avec AFP.