Journée mondiale de la santé : Le diabète, un fléau en Outre-mer

Journée mondiale de la santé : Le diabète, un fléau en Outre-mer

Ce vendredi, l’Organisation mondiale de la santé a choisi de sensibiliser sur la maladie du diabète. Une maladie silencieuse qui touche fortement les départements d’Outre-mer.

Lors de la journée mondiale de la sensibilisation au diabète, l’OMS tire la sonnette d’alarme ! Alors qu’il y avait 108 millions de personnes atteintes de diabète dans le monde en 1980, l’OMS estime le nombre de malades à 422 millions en 2014. Dans l’hexagone, on compte 4,8 % de personnes concernées par cette pathologie. Un pourcentage multiplié par deux dans les départements d’Outre-mer. La Guadeloupe connaît un taux de 8,1%, la Guyane 7,3% et la Polynésie affiche un taux de 10% de sa population touchée par le diabète. Pour le médecin nutritioniste Marie-Antoinette Séjean, plusieurs raisons expliquent cette prévalence du diabète en Outre -mer. Plusieurs facteurs aggravants expliquent le diabète. D’abord le côté environnemental marqué par la sédentarité et la précarité de ces populations. Sur le plan santé, il y a d’abord  l’obésité qui fait le lit du diabète. Il y a aussi un caractère génétique. Il a été  démontré  que les personnes afro-caribéennes ou originaires d’Inde ont une sensibilité plus forte au diabète », précise-t-elle. Il faut savoir que dans les régions d’outre-mer, certains produits alimentaires vendus, comme les sodas ou les yaourts, comportent un taux de sucre nettement supérieur à ceux des produits équivalents vendus en métropole. Pour garantir la qualité de l’offre alimentaire en outre-mer en mettant un terme à la distribution dans les départements ultramarins de yaourts et sodas plus sucrés que dans l’Hexagone, une loi Lurel pourtant promulguée en 2013 n’est toujours applicable. Dans ces territoires, le diabète est responsable également d’un plus fort taux de mortalité lié à cette maladie.

Une valorisation traditionnelle des corpulences fortes très présente 

Cette prévalence de la maladie s’explique selon le docteur Séjean par le surpoids ambiant et par un dépistage peu assez fréquent. « Le diabète en Outre-mer est souvent peu dépisté ou découvert au stade de complications comme la perte de vision ou d’une amputation. Un dépistage tardif qui se caractérise par le développement d’une résistance chez certaines personnes. Il m’est arrivé de consulter des patients ayant un fort de taux de sucre dans le sang qui poursuivaient normalement leurs activités. Tandis chez d’autres individus de type caucasien par exemple, ce même fort taux de sucre conduirait à un coma », ajoute-t-elle. La nutritionniste souligne aussi qu’en Outre-mer, la valorisation traditionnelle des corpulences fortes est encore très importante. Une tolérance démontrée par l’enquête Podium (Prévalence de l’Obésité et de sa diversité ultramarine) réalisée en 2010. Cette étude a relevé que près de 50% des personnes interrogés pensaient avoir un poids normal alors qu’elles étaient en surpoids. Afin de lutter contre le diabète et l’obésité, il est recommandé de pratiquer un exercice régulier et d’avoir une alimentation saine.