Avec Alizée Nielly en Nouvelle-Calédonie, Leyla Moussajee à La Réunion, Guilaine Ozier-Lafontaine en Martinique, Marie Nuaiti en Polynésie française, Laure Girodet dans l’Hexagone, Rosaline Bredent, en Guadeloupe et Jocelyne Napol en Guyane, découvrez toute cette semaine, avec Suez Outre-mer, les femmes qui garantissent la continuité des services indispensables pendant le Covid-19.
La journée internationale des droits des femmes est inscrite le 8 mars dans l’agenda mondial perpétuel depuis 1977. Les Nations Unies ont voulu ancrer cet anniversaire 2021 dans l’actualité en choisissant pour thème « le leadership au féminin : pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19 ». Cette période particulière souligne l’importance vitale de l’accès permanent à l’eau, à l’assainissement, à la collecte et au traitement des déchets, pour des raisons de santé, d’hygiène et de qualité de vie, mais également pour préserver notre environnement et notre capital naturel. Suez Outre-mer et Outremers360 ont choisi de mettre en lumière des femmes qui, au quotidien, sont à la manœuvre pour assurer ces services essentiels, de la Guadeloupe à la Polynésie française, en passant par Paris, la Martinique, la Nouvelle-Calédonie, la Guyane et la Réunion.
Covid-19 en outre-mer : des contextes diversifiés
Les outre-mer ont été touchés par le Covid-19 mais avec une évolution et des impacts différents dans chaque département, dans chaque collectivité. « Anticipation, réactivité, flexibilité, coopération et communication renforcée » : telles sont les lignes qui ont guidé Laure Girodet, directrice Santé Sécurité du groupe SUEZ, présent dans 60 pays et en Outre-mer avec 7 filiales lorsque la pandémie s’est déclarée. Pour Rosaline Bredent, responsable d’agence chez Karuker’Ô en Guadeloupe, s’est ajouté une crise dans la crise, comme en Martinique : « En 2020, une sécheresse exceptionnelle a touché la Guadeloupe concomitamment à la mise en place du confinement. Mon rôle a donc été de créer des plans de continuité d’activité afin de limiter le risque de propagation du virus au sein des équipes, tout en mettant en œuvre de nouveaux modèles d’exploitation du réseau d’eau pour gérer la crise due à la sécheresse ».
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Sur l’île de Moorea, en Polynésie française, Marie Nuiti, responsable de l’approvisionnement à la Polynésienne des Eaux, rappelle que « 19% de la population n’a pas encore accès à l’eau potable car les ressources en eau sont très limitées. A la demande de la commune, 3 fontaines d’eau potable supplémentaires ont donc été installées pour permettre à la population de s’approvisionner ». Du côté de La Réunion, Leyla Moussajee, directrice du système de management de la prévention des risques (SMPR), rappelle constamment aux équipes « à quel point il est indispensable d’adopter les gestes barrières et de vérifier que les règles soient respectées ».
Peu de circulation du virus en Nouvelle-Calédonie jusqu’à ce weekend
En Nouvelle-Calédonie, la situation est complètement différente. Comme le rappelle Alizée Nielly, directrice administrative et financière de la Calédonienne des Eaux, « à part 3 semaines de confinement en mars 2020, le virus n’a pas circulé dans l’archipel. Les Calédoniens vivent et travaillent désormais normalement, sans gestes barrières. Pendant le confinement, il a fallu cependant gérer la pénurie de masques en raison de l’interruption des liaisons aériennes, en produisant des masques et du gel en local et renforcer la protection des clients dans les agences. Mais aussi gérer les équipes en télétravail ou à distance, certains agents s’étant de plus retrouvés bloqués en Nouvelle-Zélande ou en quarantaine stricte à leur retour à Nouméa ». Pour rappel, la situation a toutefois brusquement changé ce weekend sur l’archipel, entré en confinement ce lundi suite à la découverte de plusieurs cas autochtones.
Les femmes ultramarines allient vision globale et prise en compte du contexte historique et culturel
« La femme créole a reçu de par son éducation cette valeur du parfait » : pour Jocelyne Napol, responsable de la paie à la Société Guyanaise des Eaux (SGDE), née en Martinique et vivant en Guyane depuis 42 ans, la femme est plus perfectionniste. Elle va au fond des choses pour atteindre la perfection. En Guadeloupe, Rosaline constate que « les femmes ultramarines réussissent à allier vision globale des situations et prise en compte du contexte historique et culturel. Leur savoir-faire technique n’est pas en reste. La mixité permet de garder un équilibre sain et les femmes amènent la rondeur et la stabilité nécessaire à la construction d’une équipe forte ».
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Même constatation pour Laure dont l’équipe est mixte « ce qui permet de combiner différents regards ». Pendant la crise du Covid-19, ses collègues femmes ont cependant « davantage partagé des « feedbacks » de la réalité du terrain ». Une complémentarité soulignée par Guilaine Ozier-Lafontaine, responsable qualité environnement et sécurité à la Société Martiniquaise des Eaux (SME), « en ces temps de pandémie, je pense qu’est ressorti le côté maternel des femmes avec cette volonté forte de prendre en charge d’elles-mêmes les problématiques rencontrées. Pour autant, j’ai perçu l’intérêt d’une complémentarité homme/femme dans la gestion et dans la façon d’appréhender les situations en cette période ».
Il n’existe plus de métier par genre
« Dans une entreprise comme la nôtre où la plupart des métiers sont des métiers dits d’hommes », Marie pense que « les femmes ont toutes leur place. De ce que j’observe sur Moorea, moi qui suis la seule femme sur le terrain, la relation homme-femme fonctionne très bien. Donc si j’avais un message à faire passer aux femmes ce serait celui-ci : il n’existe plus de métier par genre. Nous sommes toutes à la hauteur de réaliser nos rêves en occupant un poste de manager et à haute responsabilité tout en nous occupant de notre foyer en parallèle ».
Même message pour Laure : « il ne faut pas se laisser enfermer dans des cases. Vous pouvez mener de magnifiques projets ! Nous avons la chance d’évoluer dans un Groupe international qui offre de formidables évolutions de carrière, de belles opportunités, qui est bienveillant et nous accompagne. Et les enjeux de l’outre-mer sont nombreux et passionnants ! » et pour Guilaine, « il faut cesser cette comparaison homme/femme et ne pas se mettre de barrières professionnelles ».
Restons les meilleures ambassadrices de nos îles
A La Réunion, Leyla rappelle que « nous restons les meilleures ambassadrices de nos îles de par nos savoir-être. Il faut s’enrichir des expériences externes en s’ouvrant vers le monde tout en gardant notre force : tolérance et acceptation des différences ». Tout comme Alizée qui, de ses années de « jeune marin qui pourtant a toujours eu le mal de mer », sait « qu’il est important de s’ouvrir à l’extérieur », rejointe par sa collègue de Guyane, Jocelyne, « il faut oser et ne pas avoir peur de découvrir et de vivre un peu d’aventure ».
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Le mot de la fin revient à Roseline, en Guadeloupe : « Sur des territoires parfois de très petite taille sujets fréquemment aux catastrophes naturelles ou autres, la résilience, l’innovation et la capacité que nous avons à trouver des solutions, à rebâtir, est fascinante et impressionnante. Je suis fière d’être Guadeloupéenne, fière d’être des Outre-mer ! ». Une fierté et une ouverture vers l’autre qui se retrouvent dans les propos de toutes les femmes que vous avez pu découvrir aujourd’hui en cette 44ème journée internationale des droits des femmes.
Retrouvez toute cette semaine sur Outremers360 les interviews-portraits complets de ces sept femmes d’Outre-mer qui ont assuré les services nécessaires en pleine crise du Covid-19.