L’ouragan Irma « a été révélateur des dysfonctionnements du passé » à Saint-Martin,a jugé vendredi le délégué interministériel à la reconstruction de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, Philippe Gustin, dans un entretien au Parisien.
« L’occupation de l’île doit être repensée de manière durable, en gardant à l’esprit que ce paradis peut en quelques heures devenir un enfer », explique celui qui a été nommé par le gouvernement juste après l’ouragan qui a ravagé les deux petites îles des Caraïbes.Il devait rendre vendredi son rapport sur la reconstruction, mais ce dernier restera finalement confidentiel, car ses préconisations doivent servir de base à un prochain protocole d’accord entre l’Etat et la collectivité territoriale de Saint-Martin,a précisé son entourage.
"La reconstruction est aussi une question de bon sens. Les Anciens avaient cette culture du risque" @franceculture #ApresIrma #StMartin #StBarth
— Philippe Gustin (@philippe_gustin) 10 novembre 2017
Plus de deux mois après le passage de l’ouragan, Philippe Gustin estime qu’il faut « veiller à ce que les premières vagues de travaux et de reconstruction n’obèrent pas l’avenir ». « Notre action doit inscrire sur une ligne de crête entre ce qui incombe à l’Etat et ce qui est du ressort des collectivités », ajoute M. Gustin. « Cela passe notamment par la mise en place d’une véritable police de l’urbanisme et un renforcement des services de l’Etat, lequel ne s’était pas donné jusque-là les moyens d’assurer son contrôle de légalité », insiste-t-il.Il note que, de 1982 à 2000, la population de la partie française de Saint-Martin« a été multipliée par quatre. Une partie du développement, et notamment l’urbanisation, s’est faite de manière anarchique (….) On a vu des bâtiments être construits en métal et en verre », comme « la médiathèque, inaugurée en 2014, et qui a logiquement été soufflée par les vents d’Irma », raconte-t-il. Il faut, selon lui, « identifier les risques » et « imposer un guide de la construction », avec « des principes de bon sens »: « ne pas clouer les tôles, mais les visser; installer les panneaux solaires pour qu’ils ne prennent pas le vent; construire des toits à quatre pans plutôt que deux ».
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« On doit également enterrer les réseaux », insiste-t-il. Plus de deux mois après Irma, « 50% du téléphone fixe » n’est pas fonctionnel, a-t-il précisé.Sur place, « 65% des 4.600 véhicules assurés sont à l’état d’épaves, qu’il va falloir évacuer. Quant à l’eau courante, cela reste une véritable préoccupation ». Seulement 81% de la population a récupéré de l’eau courante, a-t-il dit. Par ailleurs, « 7.000 personnes ont quitté l’île, dont 50% des agents de la préfecture ».
Avec AFP