Insécurité à Mayotte: Après une journée « ile morte », vers un durcissement du mouvement?

Insécurité à Mayotte: Après une journée « ile morte », vers un durcissement du mouvement?

© Twitter Abby Said Adinani

Plus d’un millier de personnes, selon la police, ont défilé mardi dans les rues de Mamoudzou à Mayotte, où était organisée une journée « île morte » pour protester contre l’insécurité dans ce département d’outre-mer.

Depuis une semaine, les manifestants ne décolèrent pas. Ce 27 février, la liaison maritime entre les deux îles principales a été bloquée par les grévistes, poussant les forces de l’ordre à sécuriser un quai secondaire pour les passagers. Ils ont également entravé, à l’aide d’encombrants, certaines rues-clés du chef-lieu, paralysant la circulation routière.
Une très grande majorité des entreprises de Mamoudzou étaient également fermées toute la journée, soit en soutien à l’opération « île morte », soit sous la menace des manifestants qui, lors du défilé, incitaient les commerçants à baisser leurs rideaux.

Parmi les manifestants, des élus comme le député (LR) Mansour Kamardine ont appelé au calme. « Aujourd’hui, Mayotte est devenue une grande maison d’arrêt. Les honnêtes gens sont parqués (…) et les délinquants sont en liberté avec (…) des décisions de justice qui sont manifestement incomprises parce que complètement décalées des réalités et des faits », a estimé le député, qui plaide pour « un reparamétrage du plan de sécurité du territoire ».

Une réunion devait se tenir mardi entre l’intersyndicale à l’origine du mouvement et des élus du conseil départemental. Mais une manifestation spontanée d’une trentaine de personnes ayant mis le feu à une poubelle près du service des migrations et de l’intégration de la préfecture a retardé l’entrevue.

Vers un durcissement du mouvement?

« La grève continue tant qu’on n’est pas entendus au ministère », a déclaré un porte-parole du mouvement, indiquant préparer une lettre à destination du préfet de Mayotte. Le gouvernement étudie la mise en place à Mayotte d’une zone de sécurité prioritaire (ZSP) pour lutter contre l’insécurité. « C’est une excellente chose mais on est encore loin du compte », a estimé mardi Mansour Kamardine.
Après l’échec de la rencontre avec les élus départementaux, le collectif à l’origine de la mobilisation contre l’insécurité a annoncé un durcissement du mouvement dès mercredi. « Nous subissons la délinquance, des menaces, nous revendiquons la sécurité pour notre territoire. La 5ème puissance mondiale qui fait le gendarme dans le monde ne peut pas le faire chez elle ?! », interpellait Saïd Kambi, désigné porte parole de la société civile au Journal de Mayotte.

Avec AFP