Innovation en Outre-mer : Un projet réunionnais et un projet guadeloupéen labellisés par la Fondation La France s’engage

Innovation en Outre-mer : Un projet réunionnais et un projet guadeloupéen labellisés par la Fondation La France s’engage

Hier, au terme d’une cérémonie qui s’est déroulée au Conseil économique, social et environnemental (CESE) à Paris, en présence du Président François Hollande ( Président de la Fondation La France s’engage ), les noms des deux lauréats du concours outre-mer ont été révélés. Les deux vainqueurs, Wello, un projet réunionnais et Kazarecycle -les récifs artificiels, un projet guadeloupéen, ont reçu une dotation de 100 000 euros chacun, un accompagnement sur 3 ans de 50 000 euros chacun et obtenu le label «La France s’engage».

Chaque année depuis 2014, «La France s’engage» soutient financièrement et accompagne dans leur développement de nombreux projets d’innovation sociale. Elle a décidé de mettre en place un concours spécifique Outre-mer et mobiliser 300 000 euros, grâce à ses partenaires AG2R La Mondiale et ses membres fondateurs, Total, BNP Paribas, Andros et Artémis pour renforcer la place de tous les territoires.

«Il s’agit de faire plus pour l’Outre-mer» a indiqué le Président François Hollande. «Je voulais que les projets outre-mer soient reconnus en tant que tels parce qu’ils ont valeur d’exemple » a t-il déclaré. « Ces deux projets récompensés qu’on ne pourrait voir nulle part ailleurs sont l’alliance d’une technologie et d’une initiative sociale avec un impact considérable pour l’Environnement ».

Les deux projets primés allient en effet Innovation et environnement durable.« Ce soir, si nous sommes réunis ici, c’est parce que nous sommes l’exemple que l’on peut créer des passerelles et y arriver ! » a confié Sarah Lavina, lauréate avec son Wello-Projet Véloce réunionnais. Franck Phazian, le deuxième primé et son projet Kazarecycle-les récifs artificiels a indiqué « Mon cheval de bataille, c’est de montrer que notre jeunesse peut être l’étendard et l’avenir de la Guadeloupe de demain »

Les projets lauréats en bref :

Wello

Lancée en 2015 par son président Arnaud Chéreau et incubée à La Réunion, la société Véloce a développé le véhicule Wello au terme de trois ans de recherche et de conception. L’entreprise emploie une dizaine de salariés et assure le transfert de compétences à l’Atelier chantier d’insertion qui a l’autonomie de production. Ce dernier est assuré par l’association d’insertion ALIE, qui favorise l’insertion sociale, professionnelle et économique des personnes en situation d’exclusion. « Le Wello est conçu pour rouler sur différentes voies de circulation, y compris les pistes cyclables. Avec son emport modulable (version cargo ou passagers), il est idéal pour le transport des « derniers kilomètres » en centre-ville et aux alentours. Il est aussi parfaitement adapté aux activités d’écotourisme », explique la société. Pour un poids de 75 kilos, le véhicule peut embarquer jusqu’à 80 kilos en mode cargo et passager. Ses panneaux solaires à haut rendement lui permettent d’avoir une autonomie de 100 km par jour, et d’atteindre une vitesse maximale de 40 km/h.

Kazarecycle

Depuis 2015, la société s’est penchée sur la revalorisation des blocs de bétons issus de lave-linge démantelés au sein de Kazarecycle. De par les loisirs aquatiques du Président de Kazarecycle (plongée sous-marine en apnée et en bouteilles, voile traditionnelle, planche à voile), la problématique de la préservation de la biodiversité est apparue. Et c’est ainsi que l’idée de préservation des milieux marins, en réutilisant les blocs de bétons des machines à laver a vu le jour.’ Nous nous sommes assurés qu’il n’existe pas de pollution engendrée par l’utilisation de béton immergé. Puis, à l’aide d’ingénieurs et sous les conseils avisés de spécialistes de l’école de la mer, nous avons fabriqué quatre (4) récifs artificiels pour la phase test du concept a indiqué le Président.
Les premiers résultats: la mise en place de 4 récifs artificiels à l’anse Champagne, située dans le lagon de la commune de Saint-François. Ils ont été placés en octobre 2015 et suivis sur plusieurs mois.
Au départ, les fonds étaient désertiques, laissant paraître que peu de vie sous-marine. Une fois les récifs artificiels positionnés sous l’eau, des poissons ont fait leur apparition, curieux de découvrir cet assemblage de béton. Puis, des visites ont été effectué à 3, 6 et 9 mois sur les 4 récifs. Dans ce laps de temps, il était question d’inclure des larves de poissons pour commencer la repopulation de la zone. Cela n’a pas été nécessaire car la Nature a repris ses droits. Les espèces se sont réinstallées d’elles-mêmes. Aujourd’hui, on n’y compte pas moins de 10 espèces de poissons et de plantes différentes. On peut aussi observer l’apparition de coralline (algue marine rougeâtre permettant au corail de se fixer pour s’y développer), des oursins, et des crustacés.

Par Marie-Christine Ponamalé