Incendie dans un lycée en Nouvelle-Calédonie, la piste criminelle privilégiée

Incendie dans un lycée en Nouvelle-Calédonie, la piste criminelle privilégiée

©Nadège Bège / Les Nouvelles Calédoniennes

Un incendie a causé d’importants dégâts dans un lycée de Bourail, en Nouvelle-Calédonie, où la piste criminelle est privilégiée, ont indiqué mardi les autorités. Les indépendantistes de l’UNI dénoncent des « agissements irresponsables ».

Les faits se sont produits dans le lycée professionnel catholique Père-Guéneau de Bourail à 160 kilomètres au nord de Nouméa, dans la nuit de dimanche à lundi. Les flammes ont notamment dévasté une salle de 200 mètres carrés baptisée « 3C » pour centre de culture et de connaissance et abritant un CDI, une salle des professeurs et une salle informatique. Un second bâtiment où se trouvaient le service de la vie scolaire ainsi que le stock des tenues réglementaires a également été entièrement détruit.

« C’est un sentiment de découragement qui prédomine. Il y a déjà eu des incendies dans ce lycée, c’est désolant », a déclaré Karen Cazeau, directrice de l’enseignement catholique. Depuis 2013, cet établissement a été victime de quatre incendies. Le lycée Père-Guéneau, qui accueille 365 élèves, « restera fermé jusqu’à nouvel ordre », tandis qu’un appel à la solidarité des autres établissements catholiques a été lancé. Selon Les Nouvelles Calédoniennes, la direction, les équipes éducatives et Hélène Iekawé, en charge de l’éducation au gouvernement ont évoqué une possible réouverture du lycée le 5 mars. Cet incendie survient une semaine après la rentrée scolaire des grandes vacances de l’été austral en Nouvelle-Calédonie, marquée par d’autres incidents.

La semaine dernière, dans un lycée de Touho (nord-est), un élève a agressé un professeur en plein cours et lui a cassé le nez tandis qu’à Canala, commune minière de la côte est, les écoles sont fermées toute la semaine sur décision de la mairie, à la suite de vols au domicile des institutrices et d’autres exactions. Lundi, une professeure a par ailleurs été bousculée dans un lycée catholique de Païta (banlieue de Nouméa) alors qu’elle tentait de s’interposer entre deux élèves qui se disputaient.

Ces dernières semaines sont également marquées sur le Caillou par une succession de cambriolages dans des commerces, en lien semble-t-il avec la hausse récente du prix de l’alcool et du tabac. Cette recrudescence de cambriolages ont notamment été à l’origine de vifs échanges entre une partie de la droite calédonienne et le HAut-Commissaire de la République, Thierry Lataste. L’Union nationale pour l’indépendance (UNI) a dénoncé mardi dans un communiqué, « ces agissements irresponsables ». « La situation est grave car elle nuit à l’avènement de Kanaky-Nouvelle-Calédonie dont le destin sera scellé par le référendum d’autodétermination de novembre 2018″, écrit l’un des deux principaux partis indépendantistes. Ce scrutin historique contribue également à échauffer les esprits dans l’archipel.

Avec AFP.